Les clubs professionnels de football vont être bientôt fixés sur deux points importants : les subventions et les centres de formation. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, compte mettre à profit la prochaine réunion avec ces clubs pour clarifier la situation. Des présidents de club ont fait état de leurs «inquiétudes concernant le devenir des clubs qui souffrent de la faiblesse des subventions allouées par le ministère de la Jeunesse et des Sports ». Sur ce chapitre, le MJS ne partage pas cette opinion. Selon une source proche du dossier, «le ministère ne partage pas l'alarmisme de certains dirigeants de club qui veulent faire croire qu'il entrave la marche du professionnalisme. C'est faux ! Le MJS est dans son rôle lorsqu'il exige des bilans, des comptes certifiés avant de délier les cordons de la bourse. En matière de subventions, le MJS est en règle avec les clubs qui sont en règle dans le domaine de la comptabilité. Par rapport aux décisions du conseil interministériel consacré au football professionnel (2010) et plus particulièrement sur le chapitre sensible des subventions, le ministère de la Jeunesse et des Sports est à jour . Les clubs qui ne sont pas en règle, qui n'ont pas présenté de bilan, ni de justificatifs concernant les dépenses et l'utilisation de l'argent qu'ils ont reçu ne percevront même pas un dinar de subvention». Notre interlocuteur ajoute que «des clubs ont utilisé les subventions à des fins qui ne sont pas contenues dans le cahier des charges. Ils ont reçu de l'argent pour acheter un bus et ils sont incapables de présenter une facture d'achat de ce moyen de transport. Un club a présenté une facture d'achat de bus établie au nom de son sponsor. Ce n'est pas sérieux ! Que veulent ils ? Que l'Etat leur donne de l'argent et qu'ensuite ils ne justifient pas son utilisation ? Tous les documents comptables de la gestion doivent êtres présentés. C'est un préalable avant l'octroi d'une subvention». L'article 5 du cahier des charges fixant les conditions et obligations des clubs sportifs professionnels de football pour le bénéfice du soutien public de l'Etat, chapitre 1 (dispositions générales), stipule : «Le club professionnel de football s'engage à appliquer les conditions et obligations prévues par le présent cahier des charges sous peine d'être privé des avantages du soutien public de l'Etat.» Ils ne sont pas nombreux les clubs qui se sont conformés au cahier des charges. Face à cette situation, le MJS n'avait d'autre solution que de mettre le holà. Le département du docteur Mohamed Tahmi envisage d'instaurer de nouvelles règles pour mieux «contrôler» la traçabilité des opérations financières. Chapitrer les subventions ne serait pas une mauvaise chose, mais avec comme corollaire l'ouverture d'un compte pour chaque chapitre. Par exemple, il y aura un compte-transport pour le chapitre indiqué. Même chose pour l'hébergement, l'achat d'équipements et de matériel … Chaque dinar utilisé dans un chapitre donné sera ainsi contrôlé. Pour ce qui est des centres de formation que les clubs professionnels réclament depuis des années, le MJS a décidé de prendre en charge leur construction. Ils seront financés à 100% par l'Etat et seront mis à la disposition des clubs pour une durée de 99 ans. Les clubs ne débourseront pas un dinar et jouiront des installations qui seront gérées par les services du MJS (DJS). Ils ne seront ni cessibles ni détournés de leur vocation. Cette crainte (détournement de la vocation initiale des centres de formation) a longtemps hanté les esprits des responsables des pouvoirs publics. Le MJS est dorénavant tourné vers le prochain cycle (2014-2019) et prépare une batterie de propositions qui seront soumises à qui de droit. Quelques-unes de ces propositions seront probablement contenues dans la prochaine loi de finances complémentaire. Pour conclure sur ce chapitre très sensible, notre source annonce que «lors de la prochaine réunion avec les responsables des clubs professionnels, un exposé sera fait sur la situation actuelle avec des perspectives sur l'avenir à moyen terme. Tous seront définitivement fixés sur le cap choisi. Sans transparence dans l'utilisation et la gestion des deniers publics, les clubs ne percevront plus de subventions. Les bilans certifiés par les commissaires aux comptes doivent être nickel. C'est la condition pour bénéficier de subventions. Ceux qui s'écartent de cette option s'exposeront aux sanctions», conclut notre source. Pour l'instant, le professionnalisme est mal embarqué. Lancé dans la précipitation, il peine à trouver sa voie et risque même de s'égarer si des mesures draconiennes en matière de gestion et d'utilisation de l'argent ne sont pas établies, clairement définies et surtout suivies à la lettre. Contrairement à ce que beaucoup croient, le professionnalisme c'est autre chose que ce qui se pratique en Algérie.