Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), en collaboration avec la Fédération algérienne de football (FAF), compte donner une nouvelle orientation au professionnalisme. Quatre ans après son intronisation, le professionnalisme (en football) bat encore de l'aile. Les clubs pros constitués en sociétés sportives par actions (SSPA) font du surplace; ils n'arrivent pas à trouver des solutions pour faire vivre le club pro. Le maintien en vie de ce dernier reste tributaire de la «générosité» des pouvoirs publics. Economiquement non viables, déficitaires sur toute la ligne, en cessation de paiement depuis le premier exercice, c'est-à-dire en faillite, l'écrasante majorité des SSPA est en salle de réanimation, sans grand espoir de se redresser un jour. Leur gestion est directement mise en cause. Conscient de cet état, le ministère de la Jeunesse et des Sports est depuis quelque temps à la recherche de solutions pour sauver le professionnalisme en Algérie. Cette volonté de voler au secours des clubs pros est souvent mal interprétée par les dirigeants de clubs. Ces derniers tablent exclusivement sur les pouvoirs publics pour prolonger la durée de vie du nouveau-né. Ils exhortent sans relâche le MJS à voler à leur secours. Sur ce chapitre, une source proche du ministère de la place du 1er Mai indique : «Le MJS va accompagner le professionnalisme mais avec des conditions draconiennes en matière de financement. Il n'est pas question, par exemple, de donner de l'argent sans contrôler son utilisation, sa destination et sa traçabilitè». Cela a le mérite d'être clair. Les clubs pros qui ne sont pas «viables» seront contraints de renoncer au statut professionnel. La nouvelle loi sur le sport, adoptée par les deux Chambres, va permettre aux différents partenaires concernés par le professionnalisme d'intervenir à bon escient. Plafonnement des cotisations à 120 000 DA Un dirigeant, qui a assisté au lancement du professionnalisme et qui s'est depuis retiré sous sa tente, esquisse cette observation : «Après trois ans d'expérience, le MJS et la FAF sont arrivés à la conclusion que le professionnalisme dans son habit actuel n'est ni viable ni porteur d'espoirs». La concertation permanente entre les deux parties (MJS-FAF) a permis de dégager un tant soit peu l'horizon. La tutelle est, dit-on, en contact avancé avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale pour trouver des solutions à l'épineux problème des cotisations des joueurs salariés. Le plafonnement des cotisations des joueurs à hauteur de cent vingt mille dinars 120 000 DA sera le premier pas dans ce sens, en attendant la formalisation et ensuite l'officialisation de cette mesure, laquelle sera accompagnée d'une amende de dix millions de dinars pour chaque club au titre de la pénalité de retard pour les trois exercices écoulés. Dorénavant, l'impôt sur le revenu global (IRG) sera retenu à la source. Les footballeurs professionnels cesseront d'être des salariés avec un statut à part. Leurs salaires et primes transiteront obligatoirement par la banque. Les commissaires au compte des SSPA seront sollicités pour veiller à ce que les bilans soient présentés régulièrement (une fois par an) et l'écriture des comptes la plus transparente. Chaque joueur professionnel aura sa carte de sécurité sociale (CHIFA). Très prochainement, la comptabilité de quatre clubs pros, tirés au sort, sera contrôlée par les services habilités. Un banc d'essai sur la gestion des trois années de professionnalisme. Bientôt, il y aura du nouveau concernant les centres de formation. Le MJS est sur une autre approche par rapport au projet initial. Elle consiste à dégager des assiettes de terrain plus grandes (3 à 4 hectares) ou seront implantés ces futurs centres de formation dont la réalisation sera confiée aux directions de la Jeunesse et des Sports (DJS), qui les mettront ensuite à la disposition des clubs. L'Etat financera la totalité des projets. Les DJS et les clubs signeront un bail d'utilisation et d'exploitation. A terme, le professionnalisme prendra une autre forme qui n'aura rien de commun avec celle d'aujourd'hui.