Désormais, avant chaque nouvelle saison, le club professionnel doit bénéficier d'une licence - autorisation - pour prendre part aux compétitions. Les clubs professionnels de Ligue 1 et de Ligue 2 sont dans l'obligation de présenter d'abord leur bilan financier et surtout leur budget détaillé et les documents y afférents pour se voir délivrer la licence pro, et ce à partir du mois de juin prochain. Ainsi, au moment où les clubs crient au manquement des engagements du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) concernant son assistance au passage au professionnalisme, le président de la Direction nationale de contrôle et de gestion (Dncg), M.Mohamed Mecherara, avertit que désormais «pour préserver la crédibilité de la compétition, un club qui n'a pas les moyens de garantir son engagement jusqu'au bout d'une compétition en sera exclu avant qu'il ne prenne le départ de la course. On a vu au cours de ces deux années de professionnalisme, des clubs prendre des engagements financiers avec les joueurs, entraîneurs et différents staffs et ensuite se retrouver dans l'impossibilité de les honorer. Cela a donné lieu à des situations qui ne doivent pas exister dans le professionnalisme. Un club professionnel ne doit pas dépenser plus d'argent qu'il n'en a. C'est le principe avec lequel fonctionnera la Dncg, sans oublier bien sûr tous les autres aspects liés au chapitre financier. Donc, avant chaque nouvelle saison, le club pro doit bénéficier d'une licence - autorisation - pour prendre part aux compétitions...». Pour avoir cette licence, Mecherara précise que «la FIFA et la CAF ont listé 6 points ou critères. Juridique, infrastructurel, sportif, administratif, financier et médical. Sur ces critères, il y a des chapitres contraignants (obligatoires) et d'autres moindres. Au lancement du professionnalisme, nous avions privilégié le critère juridique, c'est-à-dire le changement de la nature du club qui devait passer d'une situation d'amateur à une nouvelle structure professionnelle (commerciale, registre du commerce...) avec comme objectif de définir les responsabilités légales et d'exercer une activité au sens commercial». Comme il fallait assurer d'abord, le passage de l'amateurisme au professionnalisme, ensuite il fallait laisser aux professionnels la charge d'évaluer le patrimoine de la SSPA. Pour ce faire, il faudrait que «cette évaluation soit certifiée par un commissaire aux apports désigné par un tribunal». Or, il se trouve que des clubs n'ont pas rempli cette obligation. D'autre part, le constat est «catastrophique» au niveau des clubs d'une manière générale puisque plusieurs d'entre eux se trouvent dans des difficultés d'assurer même le salaire des joueurs et ce, sans évoquer les litiges qui ont même fait l'objet d'un dépôt de plainte au Tribunal arbitral du sport (TAS). D'autres crient sur tous les toits qu'ils ont besoin de l'argent de l'Etat. Or, cet argent n'est pas du tout destiné au paiement des joueurs, mais à la formation et à la création d'un centre de formation. Des présidents de club fustigent le MJS sur ce point alors que leurs clubs n'arrivent presque pas à assurer les différents déplacements (transport, hébergement et «alimentation» de leurs délégations en jouant hors de leurs bases. Il faut d'abord remplir les conditions d'un club professionnel pour prétendre à une aide, voire des aides conséquentes de l'Etat, mais juste d'une ou des «aides» pas un budget systématique. Or, il ne faut pas nier l'apport grandiose de l'Etat. Ne pas nier l'aide de l'Etat Faut-il pour cela rappeler cette déclaration du ministre de la Jeunesse et des Sports en juin 2010, qui a précisé que pour le plan de développement 2010-2014, l'Etat a augmenté les crédits alloués au secteur des sports et de la jeunesse. Ainsi, 235 milliards de dinars seront affectés aux équipements sportifs. «Nous allons construire des centres de regroupement pour les équipes nationales, de sorte à ce que ces équipes ne seront plus obligées d'aller à l'étranger pour se préparer», a-t-il relevé soulignant que sept complexes sportifs sont en cours de réalisation. D'autre part, Un fonds spécial sera créé bientôt pour soutenir la professionnalisation du football. «Les ressources qui seront affectées à ce fonds sont consistantes. Le montant sera connu après l'adoption de la prochaine loi de finances. Le gouvernement a arrêté le principe d'accompagner les clubs professionnels pendant quatre ou cinq ans par des moyens financiers et matériels», a indiqué le ministre. Les collectivités locales, selon lui, n'ont pas les ressources suffisantes pour soutenir les clubs. «C'est pour cette raison que l'Etat s'implique directement dans l'appui financier aux clubs professionnels», a-t-il dit. Justement, pour le moment et suivant l'article 47 de la loi de finances complémentaire, les clubs ne percevront cette aide financière qu'après la signature du décret exécutif modificatif portant fonctionnement du compte d'affectation spécial. Ainsi, les clubs se doivent donc de bien préparer leur budget prévisionnel pour espérer arracher cette licence pro. D'ailleurs, le président de la Dncg avertit bien les clubs en précisant que «pour la saison 2013, on demandera aux clubs de présenter des budgets prévisionnels, avec attestations de la provenance de l'argent et les pièces justificatives en fournissant donc la preuve que le chiffre avancé sera honoré avec engagements des parties qui financeront le budget présenté à la Dncg». Et au président Mecherara d'annoncer avec fermeté: «Sur ce plan-là, la Dncg sera intransigeante...» Donc, les choses sérieuses commenceront dès le mois de juin prochain pour voir à coup sûr le nombre des clubs professionnels baisser.