L'Assemblée nationale constituante (ANC) vit des moments historiques avec, notamment, l'adoption de la Constitution avant-hier, sa ratification officielle hier et l'investiture du nouveau gouvernement de Mehdi Jomaa, prévue pour cette matinée. Tunis. De notre correspondant
Le tout-Tunis politique a désormais envahi l'ANC pour vivre «in live» ces moments. C'est aussi l'occasion pour les dirigeants politiques de donner libre cours à leurs évaluations de l'étape traversée par la Tunisie. Ainsi, la cérémonie de ratification a vu les trois présidents Moncef Marzouki, Ali Laârayedh et Mustapha Ben Jaâfar se relayer au perchoir de l'ANC afin d'évaluer la «prouesse tunisienne». Le président de l'ANC, Mustapha Ben Jaâfar, a ouvert le bal en insistant sur le fait que «la Tunisie est parvenue à institutionnaliser la démocratie à travers cette Constitution de la deuxième République». Et de rappeler que «la Tunisie est désormais un Etat civil qui garantit les droits et les libertés et consacre la séparation des pouvoirs». Le président de l'ANC a également mis en exergue les espaces ouverts à l'action politique et aux partis à travers cette Constitution. Pour sa part, le président Moncef Marzouki a félicité le chef du gouvernement, Ali Laârayedh, d'avoir aidé à l'accomplissement de cette mission. Marzouki a souligné que cette Constitution s'inscrit dans la continuité de la victoire sur le terrorisme et qu'elle est considérée comme la plus importante victoire pour la Tunisie après la révolution. Il a en outre qualifié cet acquis de «contrat social, politique et moral» pour les enfants de ce peuple. Le dernier à prendre la parole fut le chef du gouvernement démissionnaire, Ali Laârayedh, qui a souligné que «la Constitution votée est une source de fierté pour tous les Tunisiens après la révolution» ; elle a scellé, selon lui, un compromis historique entre la majorité des partis politiques et ouvre la voie de la réussite à cette démocratie naissante. Soutien étranger Nombreux sont ceux qui ont salué cette prouesse tunisienne à travers le monde. Le président de l'Assemblée populaire nationale algérienne, Abdelkader Bensalah, a même fait le déplacement à Tunis pour assister à la signature de la Constitution tunisienne. Dans l'allocution qu'il a prononcée à l'occasion, il a félicité le peuple tunisien pour cette réalisation et les députés pour avoir adopté la Constitution, qu'il considère comme une étape de plus vers le succès et la réussite. Le président français, François Hollande, a adressé, dans un communiqué de l'Elysée, ses félicitations les plus chaleureuses au peuple tunisien pour l'adoption de sa nouvelle Constitution, saluant l'esprit de responsabilité de tous les acteurs qui a permis ce résultat. «Ce texte pose les bases d'une démocratie respectueuse des droits et des libertés de tous les citoyens. Il s'agit d'une étape importante vers l'aboutissement de la transition politique ouverte lors de la révolution tunisienne», a noté M. Hollande. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué, dans un communiqué, «une autre étape historique» dans la transition démocratique de la Tunisie avec l'adoption de la nouvelle Constitution du pays. Il est convaincu que «l'exemple tunisien peut être un modèle pour les autres peuples aspirant à des réformes». La haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, et le président du Parlement européen, Martin Schulz, ont également félicité la Tunisie suite à l'adoption de la Constitution et à la nomination du nouveau gouvernement.