La campagne hivernale de dénombrement des oiseaux migrateurs menée au courant du mois de janvier de chaque année a permis le recensement de plus de 5800 oiseaux migrateurs, dont plus de 3700 flamants roses à travers les zones humides de la wilaya de Ouargla, annonce la Conservation des forêts de la wilaya. Cette opération de recensement, qui vise le contrôle du mouvement des oiseaux migrateurs, a permis de répertorier 16 espèces d'avifaune. A Chott Aïn Beida, asséché depuis la finalisation du projet de lutte contre la remontée des eaux, les eaux sont revenues cet hiver au grand bonheur des ornithologues qui criaient au scandale. Outre le flamant rose, l'espèce fétiche de Aïn Beida, le canard souchet, la poule d'eau, l'échasse, le héron cendré, la foulque macroule et le tadorne sont en pleine nidation. Depuis plus de cinq ans, la sarcelle marbrée a été observée par Hakim Bouzid, ornithologue de l'université de Ouargla, connu pour ses travaux sur le flamant rose dont il supervise la baguage dans les zones sahariennes. La conservation des forêts a pu recenser 130 sarcelles au niveau de Chott Aïn Beida, prés de Ouargla, alors que cette espèce élit toujours domicile à Chott Sidi Slimane dans la daïra de Meggarine, dans la même wilaya. Les constatations des ornithologues qui suivent et observent à l'année le mouvement des oiseaux migrateurs, notamment à l'université de Ouargla, notent l'évolution du mouvement de ces oiseaux, très nombreux à venir dans les zones humides sahariennes de l'Algérie durant l'hiver pour assurer leur reproduction. Beaucoup de dangers les guettent, notamment l'intervention de l'homme qui pollue et agresse les sites de prédilection de ces espèces généralement très farouches, comme c'est le cas du flamant rose. La valorisation de ces zones et leur aménagement à des fins touristiques et scientifiques a de tout temps été le souci des amoureux de la nature à Ouargla. Des projets qui tardent à voir le jour malgré plusieurs annonces officielles, notamment pour le Chott d'El Bhour à Temacine qui est doté d'un projet de réhabilitation d'une enveloppe de 101 millions de DA dédiés au confortement des berges du lac en pierres et la création d'espaces de détente et de loisirs. Le lac de Hassi Benabdellah, d'une superficie de 30 hectares, compte également un projet d'aménagement, de réalisation de réseaux d'éclairage public et d'irrigation, la création d'espaces verts et l'ouverture de pistes y menant. L'idée du projet prévoit également la création d'une palmeraie avec des kiosques multiservices et des espaces de jeux pour les enfants ainsi qu'un parking autos. La classification des zones humides de Temacine et Sebkhet Sefioune sur la liste de la convention de Ramsar relative aux zones humides d'importance internationale a fait son chemin dans une wilaya qui, en plus de ses potentialités pétrolières et agricoles, renferme encore d'autres richesses sous-exploitées notamment ses sites touristiques et ses zones humides au nombre de dix. Un nombre qui ferait pâlir de jalousie, mais dont les plaisirs sont gâchés par l'absence de valorisation des sites voire l'envahissement des chotts par toutes formes d'ordures ménagères et solides et des restes de chantiers de construction. C'est à se demander parfois pourquoi ce si beau flamant rose qui rappelle Falcon Crest est toujours fidèle à Ouargla qui fait tout pour l'en chasser. Alors, à quand une Falcon Crest à Ouargla ?