Le feuilleton de l'arbitrage reprend de plus belle après une brève accalmie «imposée» par la trêve. Tour à tour des présidents de club des Ligues 1 et 2 et de clubs d'interrégions (groupe Est), sans oublier la déclaration fracassante de Abdelmadjid Yahi (président de l'US Chaouia) qui a porté une grave accusation contre l'arbitre international Ghorbal, ont pointé du doigt la gestion du corps arbitral par le président de la commission fédérale des arbitres (CFA), Belaïd Lacarne. Les présidents de club de L1 et L2 mettent en cause le patron de la CFA et exigent d'accorder plus de prérogatives, sur ce chapitre, à la Ligue de football professionnel (LFP) qui, pour l'instant, n'a aucun droit de regard sur l'arbitrage. Cette situation n'est pas propre aux clubs de l'élite, puisque toutes les divisions de la pyramide du football sont confrontées à ce problème, comme l'indique la correspondance adressée au président de la FAF signée par une douzaine de clubs de la division interrégions ,qui revendiquent la fin du système instauré par la CFA depuis des années. Alors que la contestation se généralise et touche de jour en jour l'ensemble des niveaux de compétitions, la CFA reste sourde aux appels et continue de gérer l'arbitrage comme elle l'entend. Cette attitude dédaigneuse à l'égard des présidents de club d'interrégions a profondément choqué ces derniers. Alors qu'ils ont demandé à rencontrer le président de la FAF en présence du président de la CFA pour débattre de la question des arbitres qui officient les rencontres de cette division, ils ont été informés, mardi, que la CFA a décidé de dépêcher trois de ses membres à la réunion prévue aujourd'hui à Alger. Donc point de réunion avec le président de la FAF et de la CFA. Les présidents de club d'inter régions ont fait savoir qu'ils refusaient de se mettre autour d'une table avec des personnes qui ne disposent d'aucun pouvoir pour agir ou décider. Pendant ce temps, les responsables de la CFA continuent d'ignorer superbement toutes les voix qui réclament plus de transparence et de justice dans la gestion du corps arbitral. A Bordj Bou Arréridj, un jeune arbitre, Youcef Seghni, souffre dans sa chair dans l'indifférence de ceux qui sont censés, justement, défendre le corps arbitral. Bestialement agressé en cours de match par un «dirigeant» qui lui a occasionné un arrêt de travail de 45 jours, avec une intervention chirurgicale, Youcef Seghni attend toujours un signe fort de la FAF et de la CFA qui sont restées étrangement muettes, qui n'ont pas condamné l'acte infâme et n'ont pas témoigné leur compassion au jeune arbitre. Aucun membre de la FAF, ni de la CFA ne s'est encore rendu à son chevet. Pourtant, Bordj Bou Arréridj n'est pas loin. Toute honte bue, certains osent dire qu'il faut susciter la vocation d'arbitrer en milieu juvénile. Le temps est venu de mettre un terme à la déplorable situation qui prévaut dans l'arbitrage.