Nouveau branle-bas général au FLN. Au moment où Amar Saadani tente de faire accepter son appel à un quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika, les opposants s'activent dans l'ombre dans le but d'installer une nouvelle direction. Pour mieux asseoir son autorité sur le parti, Amar Saadani a changé au moins 10 secrétaires de mouhafadhas du parti. Une décision expliquée par des «impératifs organiques». «C'est une décision qui entre dans le cadre des prérogatives statutaires du secrétaire général. Il n'y a aucun règlement de comptes», a indiqué Mustapha Mazouzi, membre du bureau politique chargé de l'organique au FLN. Pourtant, huit mouhafedhs ont contesté les décisions du secrétaire général. Ils ont rendu publique, hier, une déclaration dans laquelle ils disent «rejeter les décisions de Amar Saadani» et s'en tiennent «au règlement intérieur et aux statuts du parti». Ces mouhafedhs considèrent que les décisions de Saadani sont «une fuite en avant qui constitue un danger pour la stabilité du parti». Le document, qui porte huit signatures sans les noms des parapheurs, est contesté par la direction du FLN. «C'est un faux document», indique Mazouzi. Ce dernier cite pour preuve des mouhafedhs, comme ceux de Bouira, Souk Ahras et Tébessa qui n'ont pas été relevés de leurs fonctions et qui auraient signé le document. A l'exception du mouhafedh de Bordj Bou Arréridj, qui a été remplacé par Moussa Benhamadi pour avoir notamment rejoint le mouvement de redressement, nos tentatives de joindre les autres mouhafedhs ont été vaines. Leurs téléphones étaient éteints tout l'après-midi d'hier. Difficile donc de distinguer le vrai du faux. Surtout qu'un membre du comité central, opposant à Saadani, a assuré que «la majorité des 54 mouhafedhs sont désormais contre Saadani». Là encore, il est difficile de vérifier l'information, vu que lors de la dernière rencontre organisée par Amar Saadani avec les représentants locaux de son parti, la majorité des mouhafedhs étaient bel et bien présents. Un véritable imbroglio. Depuis quelques jours, les représentants du mouvement de redressement assurent avoir déposé, le lundi 27 janvier, une demande d'autorisation pour la tenue d'une session extraordinaire du comité central. On parle de 254 membres sur les 330 auraient signé le document. Jusqu'à aujourd'hui, le ministère de l'Intérieur n'a pas délivré le fameux sésame. Mais la question est de savoir pourquoi chercher une pétition, puisque Abderrahmane Belayat assure pouvoir convoquer lui-même une session extraordinaire du comité central.