La réunion des mouhafedhs intervient au moment où les adversaires de M.Saâdani s'apprêtent à élire un nouveau secrétaire général. Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, qui fait face à une fronde au sein du comité central, est en état d'alerte maximal. Alors que son départ imminent est évoqué avec insistance ces derniers jours, il compte réagir de la manière forte. Pour s'assurer que ses soutiens ne l'ont pas abandonné, il réunira, cet après-midi au siège du parti à Hydra, les 54 mouhafedhs de l'ex-parti unique. Cette démarche de M.Saâdani intervient au moment où ses opposants au sein du parti s'apprêtent à convoquer une session extraordinaire du comité central pour l'élection d'un nouveau secrétaire général. Selon Abderrahmane Belayat, qui tient à son poste de coordinateur du bureau politique depuis la destitution, le 31 janvier 2013, de Abdelaziz Belkhadem, le nombre de signatures collectées pour la convocation du comité central dépasse les deux tiers exigé par les textes du parti. Amar Saâdani a convoqué les mouhafedhs au moment aussi où ses parrains qui l'ont installé à la tête du FLN l'auraient lâché. Selon certaines sources du vieux parti, l'ancien président de l'APN est plus que jamais isolé. Son souhait de révision de la Constitution avant l'élection présidentielle s'est évaporé. Et il n'est pas très sûr que Bouteflika brigue un autre mandat dont il en a fait un refrain. «Amar Saâdani est paniqué. Il ne sait plus sur quel pied danser après avoir découvert qu'il a été utilisé avant d'être éjecté», résume un membre du comité central. La réunion des mouhafedhs intervient aussi dans un contexte où l'éventualité du retour de Belkhadem aux commandes devient de plus en plus «plausible». M.Saâdani veut-il sonder les mouhafedhs, dont la majorité est restée fidèle à Belkhadem, sur la question? Cela sur le plan organique. Car la réunion a aussi une dimension politique. D'abord, elle répond à la nécessité de vérifier que la candidature de l'ancien chef de gouvernement et ancien secrétaire général du FLN, Ali Benflis, à la présidentielle n'a pas entamé la cohérence de la structure avec tous les risques de division que cette candidature implique. Ensuite, M.Saâdani, après s'être assuré du soutien «apparent» des mouhafedhs (en réalité, nombreux d'entre eux sont contre sa conduite), instruira ses interlocuteurs d'exercer davantage de pression pour pousser à la candidature de Bouteflika à l'élection du 17 avril prochain. Les observateurs n'excluent pas, de ce fait, que le communiqué final de cette réunion se déclinera en deux points. Le premier consiste en le renouvellement de soutien des mouhafedhs «au «frère» Amar Saâdani et le deuxième consiste en l'appel à un quatrième mandat de Bouteflika. Le tout enveloppé dans une instruction aux mouhafedhs de préparer la campagne électorale en mobilisant les citoyens autour de ce choix.