Saâdani risque sérieusement d'être poussé à la porte avec l'élargissement des rangs des opposants Des membres du comité central et du bureau politique, ainsi que certains mouhafedhs, ont appelé samedi dernier le Président Bouteflika à intervenir pour «mettre un terme à la crise qui secoue le parti». Ce n'est pas l'accalmie au FLN. Le malaise au sein du parti majoritaire s'accentue. Le secrétaire général Amar Saâdani est vivement contesté par les siens. Le mécontentement dépasse la base pour atteindre le coeur du bureau politique qui est l'état-major du parti. Des membres du comité central et du bureau politique, ainsi que certains mouhafedhs, ont appelé samedi dernier le Président Bouteflika à intervenir pour «mettre un terme à la crise qui secoue le parti». Ainsi, les mécontents passent à un autre stade de leur plan anti-Saâdani. Ce qui laisse déduire que le scénario Belkhadem se reproduit une nouvelle fois. M.Saâdani risque sérieusement d'être poussé à la porte avec l'élargissement des rangs des opposants. Dans un communiqué rendu public à l'issue d'une réunion tenu samedi dernier et qui a été consacrée à l'examen «de la crise dangereuse que traverse le parti et aux déclarations suicidaires de Saâdani qui menacent l'appareil du parti», les contestataires ont lancé un véritable SOS appelant le président du parti, Adbelaziz Bouteflika, à intervenir pour mettre fin à cette crise. Pour eux, la situation est périlleuse et risque d'emporter définitivement le parti. Les 122 membres qui ont assisté à cette réunion ont dénoncé «la comédie de l'Aurassi qui a consacré le hold-up du parti» et la violation de la légitimité. «Notre but est de mettre le parti à l'abri des convoitises et de la corruption», affirment les contestataires. Ces derniers sont déterminés à aller jusqu'au bout pour redresser le parti sur la bonne voie. Ils sont convaincus que «l'instauration des règles démocratiques et l'arbitrage des urnes, sont seuls à même de conduire à l'élection d'un SG jouissant de la légitimité et de la crédibilité dans l'intérêt suprême du pays». Les contestataires se «démarquent des dérives et des violations commises à l'égard des institutions de l'Etat», allusion aux déclarations de Amar Saâdani sur le DRS et le Premier ministre. Les cadres du parti ont appelé l'ensemble des membres du comité central à «prendre conscience de ces dérives dangereuses, à retourner à la légitimité et à refuser le fait accompli qui vise des objectifs personnels et l'instauration de la corruption et du clientélisme». «Nous sommes convaincus que le maintien de Saâdani et de sa clique à la tête du parti seront des facteurs de détérioration de la situation au profit d'autres parties», avisent -ils. Ces cadres du parti réclament l'application de l'article 27 des statuts du parti et les articles 30, 59,68 et 69 du règlement intérieur pour destituer Saâdani. Ils se disent mobilisés «pour participer à rassembler le parti et à réaliser l'unité» et faire barrage «aux opportunistes et aux aventuriers». Cet appel vient consolider le mouvement de redressement mené par Abdelkrim Abada et Abderahmane Belayat qui crient sur tous les toits la non-légitimité de la session du 29 août dernier et refusent de reconnaître Saâdani comme secrétaire général. M.Belayat multiplie ses contacts avec la base et le comité central pour convoquer une session du comité central et élire un nouveau secrétaire général. Par ailleurs, les contestataires expliquent que leur opposition est proprement interne et liée aux agissements de Saâdani. Ces derniers ont renouvelé leur soutien au Président Bouteflika et se disent déterminés à veiller à défendre son bilan et ses acquis.