«Des combats et des actes de représailles sont signalés entre les éléments de la Séléka et des groupes de miliciens anti-balaka» dans l'intérieur de la Centrafrique, affirme l'ONG Médecins sans frontières dans un communiqué publié hier. A Bangui, des soldats français ont récemment saisi l'armement (machette, marteau) de miliciens chrétiens anti-balaka près du corps démembré d'un jeune musulman du quartier des Combattants. Les anti-balaka combattent l'ex-rebelle Séléka (coalition de partis politiques et de forces rebelles à majorité musulmane) en traquant tout musulman dans la capitale centrafricaine. Les tensions intercommunautaires ont pris de l'ampleur après l'arrivée au pouvoir par un coup d'Etat de la Séléka menée par Michel Djodotia en mars 2013. Le soutien des musulmans par la Séléka a poussé des insurgés chrétiens à la révolte. Le 5 décembre 2013, les miliciens anti-balaka (composées entre autres d'anciens soldats des forces armées centrafricaine hostiles au président démissionnaire Michel Djotodia) ont pris d'assaut la capitale en ciblant les musulmans. «Des centaines d'habitants» ont afflué pour tenter de plier la concession du mort avant d'être repoussées par les soldats français. Une centaine de mètres plus loin, c'est un jeune cadavre chrétien «qui avait le look d'un musulman» avec «des cheveux bouclés et un chapelet» qui a été tué par erreur. De nombreux quartiers sont le théâtre de violences incessantes comme le PK-12, quartier où le corps d'un ex-séléka a été découvert. Sur un carton adossé à une chaise près d'un point de vente de manioc et de bois, est écris à la craie : «Non aux Séléka, nous voulons leur départ du PK-12. Oui aux Sangaris, nous leur demandons d'être plus actifs».