Les 5 terrils de charbon géants de Béchar-Djédid et leurs scories résultant de la combustion du charbon en plus de leur nocivité supposée, en sont une parfaite illustration d'atteinte permanente à la qualité et à l'esthétique de l'environnement. Pour rappel, la présence en ces lieux de ces terrils de charbon remonte à l'époque coloniale, durant l'exploitation des mines. A la faveur de l'urbanisation effrénée et anarchique de la ville, due en grande partie à l'explosion démographique, ces terrils de charbon encerclent aujourd'hui les agglomérations venues se greffer autour d'un tissu urbain sans cesse rétréci. Une situation qui a conduit à une dénaturation de l'environnement et, par ricochet, à la violation des règles urbanistiques par une laideur repoussante. Ainsi, selon les spécialistes, urbanisation et environnement sont intimement liés et les atteintes à la nature peuvent se présenter sous plusieurs formes anachroniques. Aussi, en plein centre-ville de Béchar, on peut retrouver une construction moderne surélevée (institutions financières), surplombant d'anciennes habitations traditionnelles datant des années 1930 aux normes architecturales de type saharien. Paradoxes urbains Un tel conglomérat d'habitats renseigne aisément des paradoxes d'une ville toujours à la recherche de l'harmonie et de cohérence en matière de type d'habitat approprié, font remarquer de nombreux observateurs. Il faut ajouter les autres préjudices classiques qu'endure sans cesse un environnement qui se dégrade de plus en plus et qui ne vas pas de pair avec une urbanisation mal assumée, notamment en matière d'hygiène où des tas d'ordures ménagères et autres gravats jonchent plusieurs quartiers de la ville et souvent déposés par incivisme. Mais, selon la population locale, l'atteinte la plus grave à la nature demeure sans conteste la catastrophe sanitaire et écologique que représente l'Oued de Béchar (13 km) qui coupe la ville en deux et qui dégage en permanence des odeurs nauséabondes dues à l'éclatement des canalisations traversant le lit de la rivière. Enfin, l'action aussi louable qu'elle soit, comme celle engagée depuis deux ans par la DUC pour réhabiliter les ksours de Béni-Abbès, Kerzaz, Taghit et Kénadsa, ne pourra, selon des avis partagés, suffire à sauver l'environnement et l'urbanisme des multiples transgressions qui revêtent plusieurs formes.