Djamila Bouhired n'est pas restée insensible aux attaques lancées contre le numéro un du DRS. «Mais qui est-il ce Saadani pour se permettre de telles diatribes, de surcroît dictées par des intérêts purement personnels ?» s'est-elle interrogée. L'héroïne de la Bataille d'Alger sort à son tour l'artillerie lourde pour tirer sur le nouveau patron du FLN. «Cet homme est indigne de parler au nom d'un parti pour lequel se sont sacrifiés plus d'un million de martyrs. Il a le toupet et l'indécence de salir l'histoire de tout un peuple», a-t-elle enchaîné avec sa coutumière véhémence. Sa surprise est d'autant plus grande que jamais, avant Saadani, aucun politique ne s'était aventuré à s'attaquer à cette institution, garante de la souveraineté et de la stabilité du pays. «Certes, le général Médiène a commis l'erreur de soutenir la candidature de Bouteflika pour un troisième mandat, mais ce Saadani, subitement revenu au devant de la scène, n'est pas le mieux habilité à parler du DRS. En plus, il traîne des casseroles aussi sales que le langage qu'il a tenu», a ajouté Djamila Bouhired, non sans afficher sa crainte devant cette lutte acharnée pour la prochaine présidentielle dont un clan s'est déchaîné pour rester au pouvoir. Plus explicitement, elle vise ni plus ni moins que l'actuel locataire d'El Mouradia et son entourage : «Que signifie un quatrième mandant devant la stabilité de l'Algérie ? Pour vous dire, le temps est venu pour qu'il quitte le navire au risque de le faire chavirer. Bouteflika doit impérativement partir et son clan avec, car la situation est grave et l'Algérie a besoin d'hommes intègres pour la sortir de cette anarchie.» Djamila Bouhired enfonce encore le clou en déclarant : «Je suis radicalement opposée à la reconduction de Bouteflika pour un autre mandat. Déjà, le troisième était de trop et est émaillé d'une foultitude de scandales liés à la corruption notamment.» Tout au long de son intervention, l'ancienne moudjahida de la Bataille d'Alger rumine son inquiétude et son désarroi pour le pays et devant la sortie médiatique de Saadani, dont elle dit encore : «S'il croit que l'Algérie appartient au clan Bouteflika, alors il fait fausse route. L'histoire retiendra qu'il est au service de personnes au détriment de la stabilité du pays».Et de réitérer son engagement à «sortir dans la rue» si Bouteflika venait à se porter candidat.