Dans la perspective de la tenue de l'élection présidentielle d'avril 2014, une initiative politique a vu le jour pour rassembler des membres de ce qui est communément appelé le «groupe des 20», composé de 14 partis politiques élargis à des personnalités publiques. L'objectif d'un tel conglomérat est de garantir une élection présidentielle «libre et ouverte». Dès lors, les animateurs de cette entité politique ont tenu des réunions pour exprimer leur opposition à une révision de la Constitution et pour revendiquer la mise en place d'une commission indépendante pour la supervision et la préparation du prochain rendez-vous électoral dans ses différentes étapes. Les formations politiques ayant apposé leur signature à l'appel de cette initiative sont pour la plupart nouvelles. L'on compte le PRNR, le MSP, le FJDC, le FMN, le MNL, El Fadjr El Djadid, Jil Jadid, le PCDL, le PRP, le FAN, Ennahda, le FNL, le FBG et le PEP. L'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour et candidat déclaré à la Présidentielle d'avril prochain, l'ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi, ainsi que les universitaires Ahmed Adimi et Mohand Arezki Ferrad font partie de cette initiative, qui se veut un «un premier pas vers un plus grand rassemblement de tous les Algériens». Seulement ces personnalités, à l'exception de Benbitour, ont quitté ce groupe pour rallier le staff du candidat Ali Benflis. Vendredi, le «groupe des 20» a convoqué une réunion extraordinaire pour se positionner quant aux accusations formulées par Amar Saadani, secrétaire général du FLN, contre le patron du DRS. Sept partis politiques étaient présents, les autres n'ont pu venir. «Les partis qui n'ont pas pu assister à la réunion avaient des activités liées à leur formation, mais ils ont tous validé le procès-verbal sanctionnant notre réunion», explique Abdelkader Merbah, président du RPR. Dans une déclaration politique rendue publique hier, les initiateurs de cette alliance appellent Bouteflika à se prononcer : «La situation politique du pays est très critique et M. Bouteflika, en sa qualité de président des Algériens, doit parler, doit mettre de l'ordre dans sa maison.» Ils ont exprimé leur rejet de la politique du fait accompli et le refus de porter atteinte aux institutions constitutionnelles. Saadani, secrétaire général du FLN, parti au pouvoir, a tenu, selon ce groupe, des propos très graves. «Le Président sortant doit assumer ses responsabilités. Son silence accentue le malaise et met en péril nos institutions. Bouteflika doit réagir aux déclarations insensées de Saadani», note M. Merbah, convaincu que l'acharnement et les attaques de Saadani contre l'institution militaire mettent en danger la stabilité du pays. Le «groupe de 20» pense qu'il y a péril en la demeure : «Les partisans d'un quatrième mandat veulent mettre le pays à feu et à sang. Ils doivent répondre de leur acte et ont une responsabilité historique.» Le «groupe des 20» appelle l'institution militaire à veiller à «garantir son intégrité et à agir dans le cadre de la Constitution, loin de la politique».