C'est une première ! Quinze partis d'opposition de divers courants (MSP, RCD, Jil Jadid, Nahdha, FAN, Fadjr El-Djadid, RPR, etc.) et 4 personnalités nationales, soit Abdelaziz Rahabi, Mohand Arezki Ferrad, Ahmed Adimi et l'ancien Chef de gouvernement Ahmed Benbitour ont joint leur voix pour exiger les conditions d'une compétition loyale lors de la présidentielle d'avril 2014. Dans une déclaration commune lue par Tahar Benbaïbèche, lors d'une conférence de presse animée hier à Ryadh El-Feth (Alger), les artisans de cette initiative ont mis sur la table deux revendications phares : le rejet d'une révision de la Constitution avant la présidentielle et la mise en place d'une commission nationale indépendante qui supervisera les opérations électorales lors de ce scrutin. Echaudés par les précédentes élections, les partis, regroupés autour de cette initiative, ne veulent en aucun cas d'un scrutin géré de bout en bout par l'administration. "Si les engagements du Président lors des législatives de mai 2012, entachées de fraude, n'ont pas été respectés, comment voulez-vous qu'on prenne en compte les promesses d'un ministre ? Aujourd'hui, personne ne peut nous donner des garanties. La solution est la mise en place d'une commission indépendante", a soutenu Tahar Benbaïbeche, président de Fadjr El-Djadid. "Nous voulons construire un front fort et large pour sauver le pays du danger. Notre mission est d'accompagner cette force qui demande une commission indépendante pour superviser les opérations électorales", a appuyé l'ancien Chef de gouvernement et candidat à la prochaine présidentielle, Ahmed Benbitour. Les artisans de cette initiative rejettent catégoriquement l'idée d'une révision constitutionnelle avant la prochaine élection présidentielle. "Ces gens-là n'ont aucune légitimité pour faire une révision constitutionnelle. Ils veulent confectionner un costume sur mesure pour l'actuel chef de l'Etat", a dénoncé Ahmed Benbitour. "Il n'y a aucune volonté politique de changement. Il ne faut pas s'attendre à une avancée démocratique d'un régime autoritaire, qui ne fait qu'user d'instruments démocratiques", a-t-il ajouté, non sans insister sur l'urgence du changement du système en place car, avertit-il, "le pays est en danger". "Nous avons demandé à ce qu'on ne touche pas actuellement à la Constitution car ils ne comptent faire une révision que pour faire face à un aléa conjoncturel", soupçonne, pour sa part, Tahar Benbaïbeche. Pour Mohand Arezki Ferrad, la révision constitutionnelle vise à créer un poste de vice-président et permettre à Bouteflika de postuler à un 4e mandat et laisser toutes les charges présidentielles à son colistier. "Si Bouteflika veut se présenter, qu'il le fasse. Mais peut-il fournir un certificat médical ?", s'est-il interrogé. Répondant à une question sur l'impossibilité pour les partis d'opposition de se mettre d'accord sur une candidature consensuelle, Tahar Benbaïbeche assure qu'une candidature unique n'est pas à l'ordre du jour et dit voir d'un bon œil la multiplication des candidatures. "L'idée d'un candidat du consensus national n'a pas été mise sur la table car les garanties d'une élection loyale ne sont pas réunies et le flou persiste toujours", a-t-il expliqué. Le groupe des 19 compte prendre attache avec le candidat malheureux à la présidentielle d'avril 2004, Ali Benflis, une fois sa candidature formalisée, et verra ses rangs renforcés par d'autres partis et personnalités, a encore indiqué M. Benbaïbèche. A. C. Nom Adresse email