La société africaine de céramique Safcer, une société algérienne de fabrication de céramique et produits rouges, dont le siège est à Sétif, dispose d'une unité de production à Didouche Mourad, dénommée Unité 5 briques, située à la zone industrielle Aïssa Benhamida, dans la commune de Didouche Mourad, et emploie près de 143 travailleurs. La situation financière semble prospère du fait que le stock des produits rouges est de zéro. Mieux, les travailleurs nous apprennent que l'unité est dépassée par la forte demande. Cependant, les conditions de travail, dans un environnement pareil, ne sont pas toujours respectées, notamment l'aspect sécuritaire. En effet, une unité de production de briques suppose un four réfractaire de haute température où les opérateurs se doivent de l'approcher sensiblement et sans une tenue de travail adéquate les prémunissant d'un danger certain, les risques potentiels étant énormes. Les travailleurs, selon un de leurs représentants, réclament des protections prévues à cet effet : gants spécifiques, combinaisons et souliers de sécurité. Ce n'est pas tout, puisque dans ce genre de site, une salle de premiers secours est vitale au même titre qu'une ambulance, ce qui n'est pas le cas. En outre, d'autres revendications socioprofessionnelles ont été formulées à l'administration, entre autres, le paiement des heures supplémentaires, quelques primes inhérentes à leurs fonctions, mais plus pertinent, le contrat à durée indéterminée qui est reconduit tacitement chaque année pour des travailleurs qui accusent près de huit ans d'ancienneté. Selon ces travailleurs, c'est un moyen de pressions de l'administration qui pérennise leur précarité d'un point de vue réglementaire. Nous avons demandé aux responsables de cette unité quelques précisions, en vain, puisque le directeur de l'unité se trouve en congé et reste injoignable au téléphone, tandis que les cadres administratifs de l'unité s'abstiennent de tout commentaire préférant nous renvoyer au siège social implanté à Sétif. Les deux travailleurs qui se sont présentés à notre siège, nous apprennent que la représentation syndicale peine à se réaliser pour dégager des commissions paritaires, notamment celle de la commission de discipline qui peut prononcer un licenciement au nez et à la barbe des inspections du travail, peu soucieuses du devenir de ces entités économiques privées. D'ailleurs, nos deux interlocuteurs, concernant l'inspecteur du travail de cette circonscription administrative, Hammam Bouziane en l'occurrence, reste totalement indisponible pour prendre en charge leurs doléances. En revanche, le gérant de cette unité, Abderrahmane Seklali, joint par téléphone, se refuse à tout commentaire concernant les revendications socio-professionnelles des travailleurs, il nous dira dans ce sens : « Je n'ai rien à cirer de tous ces caprices, j'en ai marre de toutes ces revendications qui ne profitent à personne. Je préfère fermer cette unité.» Et d'ajouter : «Avec tous ces dispositifs que l'Etat accorde, de l'argent à flots sans aucune notion réelle de l'effort, c'est une main-d'œuvre qui se perd dans des contingences nuisibles à une économie que nous voulons faire repartir.»