Un avion militaire, en provenance de Tamanrasset et se dirigeant vers Constantine, s'est crashé hier dans la région d'Oum El Bouaghi, faisant plus d'une centaine de morts, selon les bilans communiqués. Ce crash, sans doute le plus meurtrier de l'histoire de l'aviation militaire algérienne, aurait été provoqué par des conditions météorologiques difficiles. Mais des questions demeurent en attendant les conclusions de l'enquête. Le crash de l'avion militaire, hier à Oum El Bouaghi, est sans précédent. Venu de Tamanrasset, cet avion de type Hercule C-130, immatriculé 7T- WHM, transportant des éléments de l'ANP et des familles de militaires, se dirigeait vers l'aéroport de Constantine avant de rompre le contact avec la tour de contrôle et de s'écraser dans une zone au relief accidenté. L'accident s'est produit peu avant midi, sur le mont Djebel Fertas, sur les hauteurs de Aïn Kercha, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi. La violence de l'impact a été telle qu'il est difficile de s'attendre à retrouver beaucoup des survivants. Selon un bilan provisoire communiqué par la Protection civile, 77 corps ont été retirés des décombres alors qu'un blessé a été transféré dans un état grave vers une structure hospitalière de la région. D'autres sources avancent un bilan beaucoup plus lourd. Nos sources affirment que 99 passagers avaient pris place dans l'avion au départ de Tamanrasset, en plus des quatre membres d'équipage. Le bilan officiel sera donné dès que les opérations de secours et de récupération des corps seront terminées et le décompte fait et confirmé, a assuré le colonel Lahmadi Bouguern, responsable de la communication à la 5e Région militaire. Une cellule de crise, présidée par le commandant Air de la 5e RM, le général Saïd Mammeri, a été mise en place aussitôt, dès l'annonce de l'accident. Selon les premières informations fournies par les autorités militaires, ce vieil avion, mis en service en 1982, n'aurait pas pu résister aux fortes rafales de vent dans la zone est et sud-est où s'est produit ce terrible crash. Selon Akram Kherief, spécialiste des questions militaires, l'avion a dû amorcer une manœuvre délicate pour se préparer à se poser sur la piste 32 de l'aéroport de Constantine avec un dernier virage aux abords immédiats de Djebel Fertas. Les conditions météorologiques du moment auraient par ailleurs fait que l'appareil se serait retrouvé happé par un trou d'air qui l'aurait fait se crasher sur le mont. Ce drame suscite beaucoup d'interrogations. De possibles problèmes techniques ne sont pas à écarter. De nombreux observateurs s'interrogent d'ailleurs sur l'état mécanique de l'appareil, qui a servi plus de 30 ans, il aurait en effet fait son premier vol en 1982. Aurait-il rencontré un problème technique en cours de vol ? A-t-il été bien entretenu depuis sa mise en exploitation ? N'a-t-il pas été en surexploitation ? Autant de questions auxquelles devra répondre la commission d'enquête menée par la direction de l'Aviation civile. L'Algérie n'est pas à son premier crash d'une telle gravité. Ces accidents ont été souvent la conséquence de défaillances techniques qui surgissent en plein vol. Surtout quand il s'agit d'avions anciens, comme ce fameux Hercule C-130 dont on vante toujours la performance en vol.