C'est parce qu'il continue d'alimenter le débat politique que notre confrère du quotidien El Khabar, Hamid Abdelkder, s'est attelé à consacrer un ouvrage historique sur l'ancien président de la République algérienne, Houari Boumediène. Publié dernièrement par les éditions Chiheb, Houari Boumediène… un homme, une révolution (1954-1962) se veut un flash-back sur le parcours de cet homme qui fut le deuxième chef d'Etat puis le président de l'Algérie de 1965 à 1978. En effet, à travers une lecture des plus fluides et des plus agréables, le potentiel lecteur découvrira le rôle important qu'a incarné l'ancien président dans la Révolution algérienne. «Houari Boumediène a toujours suscité à la fois admiration et médisance. D'un point de vue purement politique, les uns l'ont dénigré, en le cantonnant dans le rôle d'un simple colonel, tandis que d'autres l'ont vénéré, au point de le considérer comme un grand révolutionnaire et bâtisseur d'un Etat. La transmission de la mémoire de Boumediène a été victime de cette vision. La guerre de Libération a été soumise à la mémoire et non à l'histoire. Une histoire sujette aux luttes et aux enjeux politiques, communautaires et identitaires qui sévissaient dans la société. Loin de toute subjectivité et influence politique, et à travers divers témoignages recueillis, Hamid Abdelkader lève le voile sur cette personnalité révolutionnaire, tout en retraçant son parcours et définissant son rôle pendant la révolution algérienne», lit-on en quatrième de couverture. Le défunt Houari Boumediène, de son vrai nom Mohamed Boukharouba, est né le 23 août 1932 à Aïn Hassaïnia, à Guelma. A l'âge de quatre ans, il rejoint l'école coranique. Deux ans plus tard, il intégre l'école française de Guelma. Ses camarades de l'époque le définissent comme un enfant timide, réservé et secret à la fois. Il se plaisait à s'exiler en se mettant en retrait seul au fond de la classe. Inscrit également dans une école coranique, l'ancien président de la République connaissait les soixante hizb du Coran. Epoque oblige, son enfance sera des plus ardues. La situation était telle, raconte Mohamed Boukharouba, que la majeure partie des Algériens ne mangeait pas à sa faim. Un grand nombre de nos camarades marchaient pieds nus et leurs vêtements étaient rapiécés. Le père de l'ancien président était un petit propriétaire terrien. Ruiné par la crise économique, ce dernier décide de placer son fils Mohamed chez un ami en contrepartie d'une sorte de pension alimentaire indirecte. Par la suite, il fut placé chez un tailleur et chez un cheminot. Il entre à la médersa El Kentania de Constantine, où à cette époque, rappelons-le, les cours étaient dispensés en langue arabe. C'est au niveau de cette médersa que Houari Boumediène adhère au PPA. Son souhait était de s'exiler au Moyen-Orient afin d'éviter d'être enrôlé dans les rangs du service national. Il rejoint ainsi Le Caire en 1949. Militant du MTLD, il aide les représentants de l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc au «bureau du Maghreb arabe» qui travaillent à se préparer contre le système colonial français. Boumediène a joué un rôle important lors de la réunion des 10 colonels, dite «Réunion des 100 jours», et ce, à la veille de la réunion du Conseil nationla de la Révolution algérienne de décembre 1959 à janvier 1960. Houari Boumediène… un homme, une révolution (1954-1962), signé par Hamid Abdelkader, est un ouvrage historique truffé d'informations enrichissantes.
Hamid Abdelkader - Houari Boumediène, un homme, une révolution (1954-1962). Edition Dahleb. 124 pages. Prix : 400 DA.