Le deuxième président de l'Algérie indépendante, Mohamed Ben Brahim Boukharouba dont le nom de guerre est Houari Boumediène, reste toujours vivant dans la mémoire collective des Algériens. Ce grand homme décédé le 27 décembre 1978 est évoqué en tant qu'une personnalité au parcours hors du commun ayant marqué son temps et l'histoire de sa patrie. En 13 ans de présidence, Boumediène a initié de nombreuses « révolutions » ayant permis à l'Algérie de se redresser après de longues décennies d'un colonialisme ravageur. La nationalisation des hydrocarbures, la construction des complexes industriels, la révolution agraire, la démocratisation de l'enseignement et la gratuité des soins lui ont valu une estime populaire inégalée. Côté cour, ses détracteurs lui reprochaient une mainmise totale sur le pouvoir et le bâillonnement de toute voix discordante. Mais de son vivant et même après sa disparition, aucun de ses opposants n'a remis en cause sa probité. Son œuvre fut grandiose y compris à l'échelle internationale. Il a su affirmer, à l'occasion de nombreux forums internationaux, les principes intangibles de la diplomatie algérienne. A l'époque, l'Algérie offrait son soutien à tous les mouvements de libération du continent noir, d'Asie et d'Amérique latine, et était considérée comme La Mecque des révolutionnaires. Mohamed Ben Brahim Boukharouba est né le 23 août 1932 à Aïn Hassainia dans la wilaya de Guelma. Il apprit le Coran dans son village puis entra à l'école Lambert à Guelma où il vécut les massacres du 8 Mai 1945 alors qu'il n'avait que 13 ans. En 1948, il poursuit ses études à l'école El Kettania de Constantine. Il refusa l'incorporation dans l'armée française et décida, en janvier 1951, de partir au Moyen-Orient. Arrivé au Caire en février de la même année, il s'inscrit à l'université d'El Azhar tout en suivant des cours du soir au lycée El Khidiwi (Le Khédive). Au déclenchement de la Révolution, il rejoignit ses rangs et participa à l'acheminement des armes à partir de l'Egypte. Boukharouba devint membre du commandement de la cinquième région (Oran) et participa à l'organisation de cellules révolutionnaires dans la région jusqu'au mois de septembre 1957, date à laquelle il fut promu au grade de colonel et devint chef de la Wilaya V, en remplacement de Abdelhafid Boussouf qui avait été désigné au Comité de coordination et d'exécution. Militaire de carrière, chef d'état-major général de l'Armée de libération nationale de 1959 à 1962, il occupa de hautes fonctions, entre autres ministre de la Défense. Un poste qu'il cumula avec celui de vice-Premier ministre durant la présidence d'Ahmed Ben Bella de septembre 1963 à juin 1965. Du 20 juin 1965 au 10 décembre 1976, Houari Boumediène devient président du Conseil de la Révolution. Il a été président du Front de libération nationale durant son mandat à la présidence de la République. Il fut également secrétaire général du mouvement des non-alignés de septembre 1973 à août 1976. Il est élu président de la République algérienne démocratique et populaire le 10 décembre 1976, tout en gardant le portefeuille de ministre de la Défense, et ce jusqu'à sa mort le 27 décembre 1978.