Déficit grave en matière de viabilisation à Aflou, nécessité de restructurer la vieille ville de Laghouat et retard du programme des logements ruraux, tels sont les constats faits par le ministre de l'Habitat au terme de la visite de deux jours effectuée dans la wilaya de Laghouat. En effet, à la fin la deuxième journée et outré par ce qu'il venait de voir, bien qu'il n'eût que trois points à visiter, le ministre de l'Habitat dut improviser une séance de travail au siège de l'APC pour faire part de sa déception et décider des mesures à même de juguler l'anarchie qui règne et mettre fin à la situation scandaleuse qui prévaut, de l'avis des cadres du ministère, depuis 1985. « Il est impératif de changer de méthode de travail. Ce que je viens de constater est que les instruments d'urbanisme sont inexistants et n'ont jamais existé dans cette commune », souligne-t-il amèrement. Intrigué par le fait qu'un lycée et 88 logements ont été implantés en périphérie sans voie d'accès aucune, le ministre a instruit les responsables du secteur de s'opposer systématiquement à l'affectation d'équipement structurant en terrain non viabilisé. Pis, le ministre a estimé impensable qu'avec l'anarchie qui prévaut, Aflou ne figure pas avec les quatre sites concernés par la révision des PDAU. Le ministre, qui a décidé l'inscription d'une opération, a précisé : « Le dossier de la révision du PDAU doit être immédiatement ouvert. » Avant d'ajouter avec regret : « J'aurais dû venir plus tôt à Aflou, c'est pas normal que l'on n'ait pas jugé utile de programmer cette commune auparavant. » Auparavant et au terme de la première journée de sa visite, le ministre, qui s'est rendu successivement à Bellil, Hassi R'mel, Nacer Ben Chohra et Laghouat, a présidé une séance de travail au siège de la wilaya consacrée particulièrement à l'exposé des grandes lignes de la politique adoptée par son secteur. Partant du constat de frein que constituait le lancement des programmes par tranches, le ministre a déclaré : « Nous avons opté pour le lancement concomitant de l'ensemble des programmes, rassurés que nous sommes par la capacité de couvrir les crédits pour toutes les wilayas. Il nous faut aujourd'hui parvenir à livrer à l'échéance avec la qualité requise par notre disponibilité à payer aux prix du marché. » Avant d'ajouter que les entrepreneurs ont été mis en confiance. Sur le plan local, le ministre n'y est pas allé de main morte pour traiter du retard constaté en matière de logements ruraux. Le ministre a refusé de cautionner la médiocrité des masures et taudis réalisés au titre de logement rural. « Il faut que l'on s'installe dans la qualité, l'esthétique et les chefs de daïra et le DLEP sont particulièrement concernés pour assurer la finition. Je vais revenir », dit-il. Interpellé par un sénateur du MSP à Nacer Ben Chohra sur les logements inoccupés, le ministre a opposé un niet aux sollicitations du sénateur.