«Nous avons besoin de vos encouragements», a lancé une enseignante au ministre de l'Education. Les examens du BEM de cette année présentent une particularité. En effet, près de 1000 candidats à l'échelle nationale sont dispensés de l'épreuve de français. «Cela représente un pourcentage qui démontre que les solutions préconisées dans le cadre de la réforme éducative sont en adéquation avec les besoins du secteur éducatif», a minimisé Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, au terme de la visite de contrôle des centres d'examen et de correction qu'il a effectuée dans les wilayas de Laghouat et de Ghardaïa, lundi dernier. Pour cette année, le ministre a choisi de donner le coup d'envoi des examens du BEM à partir des wilayas du Sud, lesquelles wilayas souffrent d'un déficit considérable d'enseignants en langue française au niveau des établissements d'enseignement primaire et ceux des CEM. Pour combler ce manque, le ministre a rassuré: «A partir de l'année scolaire prochaine, pas moins de 4000 logements de fonction seront mis à la disposition des enseignants de français pour les encourager à exercer dans les wilayas du Sud». A ce propos, le ministre a précisé que la mise en application de cette mesure a été retardée «à cause de l'opposition affichée par les syndicats». Décrypté, le message semble être délivré aux syndicats autonomes du secteur de l'Education, qui revendiquent l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants. Pour ceux, parmi ces derniers qui sont dépourvus d'une licence d'enseignement ou en lettres françaises, le ministre a précisé que «des cours du soir appuyés leur seront dispensés à l'université». Quid des élèves qui n'ont pas suivi des cours en langue française durant les cycles primaire et moyen? En guise de réponse, le ministre a signalé que «ces derniers bénéficieront d'un programme d'accompagnement en vue de rattraper leur retard en la matière». Le choix des wilayas de Laghouat et de Ghardaïa pour lancer l'édition du BEM de cette année traduit l'importance que requièrent les régions du Sud dans le dispositif de réformes menées par le ministère de l'Education nationale. Du moins c'est ce qui ressort des aveux mêmes du premier responsable du secteur. Retour sur la visite à forte symbolique. Nous sommes au centre d'examen «La réconciliation», sis à Laghouat. Le centre semble répondre aux normes requises pour le bon déroulement des épreuves. Oscillant entre l'inquiétude de faire mal et l'espoir de bien travailler, les élèves attendent les sujets. L'attente est longue. Le ministre procède à l'ouverture des plis. Le «la» est donné pour lancer les examens. L'épreuve d'arabe commence. A voir le soulagement qui s'est affiché sur les visages des candidats, le sujet semble abordable. C'est ce que confirme A.N. qui, tout en souriant, a déclaré: «J'aborde ces épreuves dans l'espoir de décrocher le brevet avec une mention qui traduira mes capacités réelles et qui ont été vérifiées tout au long de l'année scolaire.» Nous prenons la direction du téchnicum Amar-D'hina, retenu comme centre de correction. Arrivé sur les lieux, le ministre effectue une visite qui le conduira dans les salles de correction. Nous entrons dans l'une des salles. Les enseignants s'apprêtent à corriger les épreuves de français des examens de fin de cycle primaire. Le ministre s'enquiert des conditions de travail des correcteurs. Une enseignante se lève et lance à l'adresse du premier responsable du secteur de l'Education nationale: «Monsieur le ministre, nous attendons des encouragements de votre part, lesquels encouragements nous permettront de lutter pour mener à bien notre mission car, comme l'avait dit Victor Hugo, les gens qui vivent sont ceux qui luttent.» Un message qui en dit long sur la nécessité d'accélérer les mesures en vue de la sauvegarde de l'enseignement de la langue française, notamment dans les régions du Sud. Cela dit, la wilaya de Laghouat compte 7207 candidats répartis dans 28 centres d'examen. Nous prenons la direction de Ghardaïa...La ville des Beni M'zab est d'une beauté féerique. De loin, apparaissent les vieilles cités qui renvoient à l'histoire et aux traditions typiques de la population. Melouka fait face à Beni Izguen. Entre les deux cités, il s'est écoulé un fleuve d'événements, lesquels événements ont permis la naissance d'une ville qui s'étale comme un tapis garni de signes et motifs berbères au milieu des monts dont Thenia et Morki. Nous prenons le chemin de Thénia. La délégation s'arrête au «Nouveau CEM». Les élèves s'apprêtent à aborder l'épreuve de l'éducation islamique. Pour M.A., une candidate pleine de détermination. Rien ne peut venir à bout d'une volonté qui s'est affermie tout au long du cycle moyen. Cela dit, la wilaya de Ghardaïa compte 6547 candidats accueillis dans 27 centres. Au niveau national, il sont quelque 558.266 candidats à prétendre décrocher le sésame de l'enseignement secondaire. Pour rappel, l'Etat a dégagé une enveloppe de cinq milliards de DA pour réunir les conditions d'un bon déroulement des examens, tous cycles éducatifs confondus.