Au moins 15 personnes sont mortes, hier, dans un raid aérien pakistanais sur des fiefs talibans dans le secteur de Mir Ali, au Waziristan, une zone tribale près des frontières Nord-Ouest afghanes. «Nos rapports confirment la mort de 15 insurgés, incluant des étrangers, lors de ces raids aériens», a annoncé un haut responsable du renseignement. «Les raids ont été menés avec précision contre des camps des talibans. Une importante cache d'armes et de munitions a aussi été détruite», continue-t-il. Des frappes qui coïncident avec une offre conditionnelle aux autorités pour un cessez-le-feu proposée quelques heures seulement avant le pilonnage, par les rebelles du Tehreek-e-Taliban Pakistan, un regroupement de factions islamistes armées en lutte depuis sept ans contre le gouvernement d'Islamabad, dans le but de relancer le processus de paix paralysé par les violences. «Nous sommes prêts à un cessez-le-feu si le gouvernement nous assure que nos camarades ne seront pas retrouvés morts dans des sacs, tués dans des opérations ou arrêtés», avait déclaré, mercredi, Shahidullah Shahid, porte-parole du TTP, qui accuse le gouvernement d'Islamabad de soutenir la guerre américaine «contre le terrorisme» dans le Waziristan du Nord, la région la plus bombardée par les controversés drones américains au cours de la dernière décennie, et rarement pilonnée par l'aviation pakistanaise. Selon une autre source sécuritaire, ce dernier raid aérien «a été mené en représailles des attaques récentes des talibans». «C'était une opération ciblée», puorsuit-il. Ibrahim Khan, membre de l'équipe des négociateurs mandatés par le TTP, affirme : «Les effets nuisibles de cette attaque sont évidents, mais nous allons poursuivre nos efforts pour rétablir la paix.»