L'accident d'un bus universitaire survenu mardi dernier a fait sortir les étudiants dans la rue pour réclamer le renouvellement du parc roulant. Un accident d'un bus universitaire est survenu, mardi dernier, à 17heures, non loin du campus universitaire de Tamda, à 15 km à l'est de Tizi Ouzou, engendrant 12 blessés légers parmi les étudiants et causant de graves blessures au chauffeur. «Le chauffeur aurait perdu le contrôle du bus suite à une défaillance des freins et a fini sa course en percutant un magasin (boucherie)», nous racontent des témoins rencontrés sur le lieu de l'accident. Les blessés avaient été secourus par la protection civile et des particuliers en direction du CHU de Tizi Ouzou. Ils ont tous quitté l'hôpital à l'exception du chauffeur gardé en observation. A rappeler que plusieurs accidents de ces bus de transport d'étudiants se sont déjà produits à cause de défaillances multiples et notamment de freinage. Les étudiants ne manqueront pas d'ailleurs de signaler ce problème auprès de la direction des œuvres universitaires en demandant la modernisation du parc roulant, mais rien n'est fait jusque-là. Cet état de fait a fait réagir la communauté estudiantine. Ainsi, au lendemain de cet accident, soit mercredi dernier, des centaines d'étudiants de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ont organisé une marche de protestation au chef-lieu de wilaya pour réclamer «une nouvelle flotte de bus» et dénoncer «la gestion défaillante du parc roulant des œuvres universitaires». Les étudiants ont battu le pavé depuis le département d'architecture appelé Habitat jusqu'au rectorat de Hasnaoua en scandant tout au long de la manifestation et à chaque passage d'un bus universitaire des slogans et brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: «Pour une nouvelle flotte de bus ! Les bus universitaires : danger public !». Plusieurs étudiants encore sous le choc nous témoignent leur exaspération suite à cet accident qui a semé l'émoi au sein de la communauté universitaire. «Mon frère qui était à l'intérieur du bus au moment de l'accident est traumatisé, heureusement qu'il est toujours en vie. Il avait eu le réflexe de demander à ses camarades de reculer au fond du bus pour leur éviter le pire», dira Hamid, étudiant et frère de l'un des blessées. Les étudiants rappellent à travers cette action que le problème de la vétusté des bus datant des années 1970, a été maintes fois signalé auprès de la direction des œuvres universitaires, en vain. «Les responsables semblent être indifférents face au danger qui guette nos vies. Qu'attendent t-ils pour réagir et nous affecter des bus neufs ? Attendent-ils qu'il y ait morts parmi nous?», se demande un autre étudiant qui nous fera savoir qu'il est perturbé d'autant plus qu'il passera incessamment ses examens. «Doit-on nous concentrer sur nos études ou plutôt vivre avec la peur au ventre chaque fois qu'on monte dans un bus. Les pannes sont fréquentes. Il y a un mois de cela, le bus qui me transportait vers Tamda a été immobilisé par le chauffeur après avoir su qu'il présentait une panne de freins, j'avais eu très peur», regrette Katia, étudiante en architecture. Une délégation des étudiants a été reçue à l'issue de la manifestation, par le recteur de l'université de Tizi Ouzou. «Le responsable de l'université ont évoqué le lancement d'un appel d'offres pour l'acquisition de nouveaux bus, mais il n'a pas précisé les délais. Du coup, nous ne sommes pas rassurés quant au règlement de ce problème», disent les étudiants.