Spécialisé jusque-là dans le financement du secteur public, le Fonds national d'investissement (FNI) interviendra désormais auprès des entreprises privées. L'annonce a été faite hier à Alger par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors des travaux de la tripartite gouvernement-UGTA-patronat. Cette mesure est l'une des principales recommandations ayant sanctionné les travaux de la tripartite d'octobre dernier. Des voix se sont élevées, bien avant la dernière tripartite, au sein des associations patronales ainsi que dans le secteur bancaire privé pour réclamer une contribution plus active du FNI à la dotation des entreprises privées nationales. Dans le cadre de la nouvelle stratégie qui lui a été assignée, le FNI aura pour «rôle de booster l'investissement public et privé avec des facilitations maximales», a affirmé M. Sellal, cité par l'agence APS. Pour ce qui est des modalités de contribution du Fonds au financement de l'investissement national public et privé, un groupe de travail avait été chargé de faire des propositions. Outre les entreprises privées, ce Fonds financera les investissements des petites et moyennes entreprises, souligne l'économiste Abdelhak Lamiri, joint par téléphone. Interrogé sur les raisons d'un recours au FNI alors que des surliquidités sommeillent dans les banques algériennes, notre interlocuteur répond que le financement par les établissements financiers des projets du secteur privé est limité puisque les crédits alloués ne dépassent pas 70% du montant de l'investissement.Entre autres moyens de financement, le Fonds prend des participations notamment dans le capital des PME-PMI du secteur privé national. Créé en février 2009, le FNI a été doté, dès son origine, d'un capital conséquent de 150 milliards de dinars (1,5 milliard d'euros) auquel s'est ajoutée une dotation supplémentaire de 75 milliards de dinars décidée par la LFC 2010. Le FNI finance, sur ses propres ressources, des projets par des prêts directs à long terme, des prises de participation ou l'octroi de garanties.