La mise en service de l'imprimerie publique de journaux en décembre dernier n'a pas réglé le problème de la disponibilité des quotidiens nationaux tôt dans la matinée. On s'en souvient, la rotative, dont il est prévu la sortie de 45 000 exemplaires/jour pour les trois wilayas, a été inaugurée au début du mois de décembre 2013 par le ministre de la Communication. Mais le calvaire du lectorat du sud-ouest continue toujours et les lecteurs de journaux se demandent même à quoi le lourd investissement dans l'imprimerie publique aura finalement servi. Pour l'instant, sept titres seulement de la presse publique sont imprimés sur place et disponibles tôt dans la matinée sur les étals des buralistes. Mais le gros du lectorat de la presse indépendante (arabophone et francophone) attend depuis déjà une semaine l'arrivée de ces titres les plus vendus vers 18 heures tard dans la soirée. Les éditions de la journée de la presse indépendante sont acheminées à Béchar par autocar à partir d'Oran et arrivent vers 18 heures pour atterrir ensuite chez le principal libraire autour duquel se forment des attroupements de lecteurs sur la grande place de la République et qui garde le monopole exclusif de la distribution aux autres buralistes de la ville. Le ministre de la Communication, lors de sa visite inaugurale de l'imprimerie, avait insisté et exhorté les pouvoirs publics locaux, sur les ondes de la radio Saoura, à faciliter auprès de l'Ansej aux jeunes l'accès pour la création des micro-entreprises de distribution de journaux imprimés afin de briser le monopole de la distribution que pourrait s'accaparer une personne. Mais ici le lectorat est confronté d'abord à la disponibilité matinale de journaux et s'interroge sur les raisons de la non-impression au niveau de la rotative locale des titres de la presse arabophone et francophone indépendante trois mois après sa mise en service. Certains lecteurs s'impatientent de voir enfin l'impression s'effectuer sur place. D'autres, par contre, sont convaincus que derrière l'acheminement tardif et voulu des quotidiens à Béchar vers 18 heures, il y a un intérêt à faire perpétuer un monopole délibéré.