L'idée de création d'une unité d'impression à l'ouest du pays, après celles du Centre et de l'Est, était inscrite chez les éditeurs de presse El Khabar et El Watan depuis quelques années déjà. Pour tous les présents au lancement du tirage inaugural dans la nuit de lundi à Es Sénia, c'est le début d'une nouvelle aventure. L'Enimpor c'est parti ! Le test s'est avéré probant, salutaire, diront les plus enthousiastes d'entre nous. Les deux quotidiens de la presse nationale El Khabar et El Watan sont sortis avant-hier soir de la nouvelle rotative d'Es Sénia. Sur le site flambant neuf, étalé sur 2500 m2 couverts sur une surface totale de 4000 m2, il y avait la peur qui se lisait sur les visages de ne pas réussir ce premier test. Mais il y avait aussi beaucoup de ferveur et de légitime fierté affichées au coin du regard chez les principaux concernés, c'est-à-dire les éditeurs, les techniciens du journal et également chez tous les « regroupeurs » de l'Ouest. Pour tout cela, l'ouverture de l'usine constitue une option de choix afin de se redéployer et améliorer les conditions de travail et l'exercice de leur métier. Pour tous les présents au lancement du tirage inaugural, c'était le début d'une nouvelle aventure, c'était aussi l'ouverture de nouvelles perspectives dans l'acte d'imprimer le journal. Des jougs se relâchent, des forteresses s'effilochent, des certitudes se lézardent, des mises à nu se confirment. L'idée de création d'une unité d'impression à l'ouest du pays était inscrite chez les éditeurs de presse El Khabar et El Watan depuis quelques années déjà. Mais comme pour tout nouveau projet, il a fallu du temps pour voir se concrétiser cette idée, mais aussi beaucoup de ténacité et de sang-froid face à un environnement à bien des égards hostile à l'esprit d'initiative et aux idées novatrices. Le parcours du combattant dans la matérialisation de cette belle œuvre architecturale signée par le jeune architecte Hamid Ahlouli, ils l'ont connu et surtout subi sur plusieurs années. Il n'est pas inutile de rappeler que pas mal de blocages, pas toujours frontaux, mais agissant de manière redoutable, ont tenté de diverses manières de faire capoter le projet, pour ne pas dire le soustraire à l'ambition de ses concepteurs. N'empêche que cette réalisation, un beau produit présenté sous un bel et prometteur emballage, a fini par sortir des machines de l'Enimpor, ceci grâce à la volonté d'une équipe dirigeante solidairement secondée par de jeunes ingénieurs et techniciens supérieurs (toutes spécialités confondues), formée à l'art de l'impression localement chez Aldp, l'entreprise pionnière dans l'impression et la diffusion basée à Alger. Grâce aussi à un financement de la banque parisienne BNP Paribas. Délibérément, la nouvelle entreprise d'impression de l'Ouest a pris le pari de satisfaire au mieux ses lecteurs et ses annonceurs et elle s'est donné les moyens pour cela. Un acquis pour la liberté de la presse Délibérément, les sociétés mères ont pris option pour l'avenir, et l'avenir dans la bouche des cadres dirigeants et travailleurs desdites sociétés, c'est d'abord garantir une diffusion pérenne des deux titres phares de la presse algérienne ; c'est faire arriver les journaux à l'heure aux lecteurs des 15 wilayas constituant l'ouest du pays ; c'est enfin essayer d'être conformes à la devise qui dit que la lecture est un droit pour tous, sans distinction de langues, de villes ou de régions. Conscients de ces exigences qui demandent chaque jour plus et mieux dans la fabrication du produit journal et sa distribution dans de bonnes conditions et avec le maximum d'atouts, les éditeurs croient fermement que la démocratisation de la presse écrite algérienne passe aussi et surtout par la qualité de l'impression, laquelle se refuse à toute forme d'amateurisme. Telles sont donc les motivations essentielles qui fondent la philosophie de ces deux entreprises de presse, des entreprises devenues repères incontournables dans l'appréciation des progrès éditoriaux et techniques réalisés par la presse écrite nationale. Il s'agit d'aller à la rencontre d'un lectorat toujours plus exigeant, toujours plus vigilant quant à la crédibilité du numéro proposé chaque matin aux buralistes. A côté donc des deux autres rotatives (Simprec et Aldp), propriétés intégrales des deux titres, la première édifiée à Constantine et la seconde à Alger, l'Enimpor se veut le troisième volet d'une stratégie d'approfondissement de la liberté d'expression. D'autres volets suivront pour d'autres paris sur le chemin de la diversité du produit éditorial. Cette nouvelle acquisition, une machine du célèbre constructeur allemand Man Rolland (véritable perle) importée de la patrie de Gutenberg, apportera à coup sûr sa contribution à une forme d'équilibre régional dans la confection et la distribution de la presse. Sur un autre chapitre, l'Enimpor Oran aidera à la création d'emplois directs et indirects. Ce n'est peut-être pas beaucoup, mais c'est loin d'être négligeable. La capitale de l'Ouest ne peut que s'en enorgueillir. Une imprimerie de plus à Oran, à côté de celle publique de la Société d'impression de l'ouest (SIO) et de celle du Quotidien d'Oran, c'est en outre un autre acquis pour le lectorat de l'Oranie. Un pas pour donner encore plus de consistance à la diversité médiatique. Omar Belhouchet, directeur du journal El Watan, et Omar Kahoul, membre fondateur d'El Khabar et directeur de Aldp, présents à la cérémonie de lancement du premier tirage à Oran, ne pouvaient cacher leur émotion. Il y a de quoi !