Les propriétaires des minibus privés ont débrayé pour protester contre une nouvelle attribution de lignes, en dépit d'une forte demande exprimée par les usagers, une façon de vouloir imposer leur diktat. Une nouvelle offensive de la part du lobby des transporteurs privés à Souk Ahras, épaulés depuis des années par des milieux occultes. Les propriétaires des minibus qui desservent la ligne Berrel Salah, ont débrayé, ce week-end, non pas pour revendiquer un droit bafoué ou une hausse dans les prix, mais pour priver un autre transporteur affecté en renforcement de ladite ligne par la direction du transport, et ce après maintes doléances de la part des usagers qui se plaignent d'une crise de bus dans cette partie de la ville. «Nous avons beaucoup de difficulté dans le transport et les 30 minibus qui desservent cette ligne qui s'étend sur toute la moitié de la ville de Souk Ahras peinent à contenir les dizaines de milliers d'usagers des cités Ahmed Loulou, Berrel Salah, Bendada, Dar Ezzerga, entre autres», témoigne un citoyen. Un autre a carrément demandé l'ouverture d'au moins quatre autres lignes pour répondre à la demande. «Sans les taxis clandestins, le problème aurait été plus grave», a tonné un autre habitant de la cité en question. Jeudi dernier, ces mêmes clandestins et des automobilistes volontaires se sont mobilisés pour transporter gratuitement les élèves et les écoliers et faire échec à cet énième bras de fer des transporteurs en commun. Aucun des grévistes n'a présenté un quelconque communiqué ou une plateforme de revendications. Certains parmi eux ont préféré se dérober au lieu de faire une déclaration à la presse. Même impression chez Abderrahmane Boudebbouz, directeur des transports de la wilaya. «Aucun représentant n'est venu présenter des revendications de manière officielle», a-t-il déclaré, avant d'ajouter : «J'ai eu vent de l'hostilité des transporteurs de la ligne Berrel Salah à cause de l'affectation d'un nouveau partenaire du secteur, bénéficiaire d'un minibus dans le cadre de l'Ansej pour une ligne qui connaît une forte pression (…) je dois aussi ajouter que les transporteurs de cette ligne doivent, d'ores et déjà, s'adapter à de telles situations puisque nous comptons y injecter d'autres bus de l'ETUSSA (entreprise du transport urbain et suburbain de Souk Ahras) pour répondre aux besoins de la population.» L'entassement des citoyens à 50 personnes au lieu de 18, le non-respect des arrêts facultatifs, l'absence des tickets d'accès, l'emploi des chauffeurs et des receveurs sans déclaration aux assurances sociales sont autant d'anomalies qui caractérisent ce créneau. Il y a quelques années, des chauffeurs de taxi, affectés à la cité des 400 Logements (route de Zaârouria) ont été chassés à coups de gourdins de la part des propriétaires des fourgons de type J9. Aucune enquête n'a été ouverte à ce sujet. Depuis l'année 2010 ces mêmes transporteurs s'opposent à l'ouverture de nouvelles dessertes à travers la ville.