De violents affrontements ont éclaté, avant-hier, entre des brigades antiémeute de la Gendarmerie nationale et des jeunes des cités alentour. Le projet d'un centre d'enfouissement technique devant être implanté à la sortie est de la ville de Réghaïa ne cesse de susciter la colère des habitants des cités environnantes. «Ce projet risque de devenir une véritable source de pollution qui affectera la population de toute la région, car son implantation est prévue près des cités d'habitation et sur une vaste parcelle à vocation agricole», déplorent des résidants du quartier Mohamed El Bey, qui réclament depuis plus d'une année l'annulation du projet et son transfert vers un endroit plus adéquat. Les protestataires ont bloqué la voie ferrée desservant les wilayas de l'Est à maintes reprises pour exiger la satisfaction de leur revendication. En vain.Avant-hier, de violents affrontements ont éclaté entre des brigades antiémeute de la Gendarmerie nationale et des jeunes des cités alentour, à cause du même problème. Les heurts ont débuté vers 11h, suite à la fermeture de la voie ferrée par les protestataires. Ces derniers ont procédé à cette action suite à la reprise des travaux de réalisation du projet par l'entreprise installée sur le site. La perturbation du trafic ferroviaire a pénalisé des milliers de voyageurs, notamment ceux résidant dans les wilayas et les localités de l'est de la capitale. Certains habitants affirment qu'aucune étude d'impact n'a été faite par les services concernés avant l'entame du chantier. «Même la lettre adressée dans cette optique par les élus de l'APC au wali d'Alger n'a pas été suivie d'effet», s'indigne un responsable d'un comité de quartier en exhibant une copie de la lettre en question. Notre interlocuteur estime que «les CET sont dépassés par le temps et devenus une source de multiples nuisances», en citant celui de Corso (Boumerdès), fermé depuis quinze jours à cause des odeurs insupportables qui s'en dégagent, menaçant la santé des habitants des localités environnantes. «Ce CET (celui de Corso, ndlr) a été implanté loin des zones d'habitation, mais les odeurs provenant du site sont senties même à Boumerdès et Tidjelabine. Que dire alors de celui prévu à la sortie du chef-lieu de la ville de Réghaïa ?», ajoute-t-il. Outre cela, les protestataires tiennent à rappeler que leur commune étouffe déjà depuis plusieurs décennies à cause de l'importante activité industrielle qu'abrite la région ainsi que l'existence d'oueds jamais curés. La population locale se souvient des fameux moustiques qui avaient piqué plus de 600 ouvriers de la SNVI de Rouiba et dont l'origine reste inconnue à ce jour.