Le plan est le fruit d'un accord conclu il y a près de quatre ans entre l'Union européenne et les autorités nationales pour un budget de 15 millions d'euros. Moderniser et professionnaliser les institutions en charge du secteur de l'emploi en Algérie, développer les compétences, mettre en place des systèmes de management de qualité, améliorer la promotion et la régulation de l'emploi économique, est ce pourquoi se sont engagés et ce à quoi aspirent les initiateurs du Projet d'appui au secteur de l'emploi en Algérie (PASEA). Fruit d'un accord conclu il y a près de quatre ans entre l'Union Européenne (UE) et les autorités nationales, ce programme, lancé en 2012 et pour lequel une enveloppe de 15 millions d'euros a été mobilisée, prévoit la formation d'ici à juin 2016 de quelque 3000 cadres et managers de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) et du ministère du Travail, de l'Emploi et de Sécurité (MTESS). C'est ce qu'a indiqué Mourad Lemia, directeur national du PASEA, lors d'une rencontre, ayant regroupé, ce samedi, au complexe hôtelier Golden Tulip, de Annaba, des cadres et directeurs de l'Anem, à l'est du pays. Plusieurs actions ont déjà été menées pour rendre effective l'ambition d'aligner la gestion du secteur de l'emploi en Algérie sur les standards internationaux. A ainsi été élaborée la Nomenclature algérienne Métier-Emploi (NAME), un référentiel susceptible d'aider à «identifier les besoins en formation, définir des profils d'offres et de demandes d'emploi, élargir les champs de pistes de professionnels accessibles aux personnes confrontées à une mobilité professionnelle», expliquait Samia Haridi, chef du projet. La mise à niveau du Système d'information (SI), cette autre action, non moins importante, vise, quant à elle, à remédier aux faiblesses dont pâtit le dispositif de communication et de gestion de l'information au sein des agences Anem. Sont, à ce titre, prévus le renforcement de la sécurité du SI, la gestion électronique des documents, l'élaboration d'un schéma directeur pour la gestion des ressources humaines, des finances et de la logistique. En somme, un SI stratégique performant et moderne, a expliqué l'informaticien Larbi Bendifallah, membre du groupe d'experts internationaux de l'Unité d'appui au projet (UAP), auxquels a fait appel le consortium belge, chargé de la mise sur rail du PASEA dont l'un des points porte sur la méthode de recrutement par simulation (MRS) de par les avantages qui en découlent. «Le recrutement par simulation permet d'aborder autrement le recrutement, en ne tenant pas compte de l'expérience et du niveau de diplôme. L'employeur peut ne pas s'appuyer sur le CV mais sur les habiletés nécessaires du demandeur d'emploi pour occuper un poste de travail», précise Benoit Willot, chef d'équipe au PASEA. Autrement dit, ajoute le conférencier, «la MRS consiste à repérer l'ensemble des capacités nécessaires pour réaliser un travail lors d'analyses de postes en entreprise puis à construire des exercices permettant de les évaluer chez les candidats. Ces exercices reproduisent par analogie le poste de travail et mettent donc les candidats en situation de démontrer concrètement leur capacité à tenir ce poste». Onze (11) jeunes Algériens ont déjà été recrutés par Renault Algérie suivant cette méthode et sont actuellement en formation en Slovénie. Et c'est en novembre 2014, avec la sortie de la première Renault «made in Algéria», que leurs compatriotes auront à apprécier le fruit de leurs « habiletés professionnelles».