Un autre feuilleton tout aussi dramatique a fait vibrer la scène scolaire algérienne. Il s'agit d'une erreur commise dans l'énoncé de l'épreuve de mathématiques au bac sciences de la nature et de la vie. Face aux accusations des uns et à la colère des autres, le MEN a répondu de façon à dédramatiser sa « bourde ». Au-delà des désagréments - et ils peuvent être fatidiques - causés aux candidats, cet enième cafouillage nous renseigne sur la dérive qui oriente depuis longtemps la marche de l'école algérienne. L'arabisation forcée et au pas de charge des matières scientifiques (elles retrouvent une autre langue à l'université). C'est à ce niveau que se situent les erreurs commises dans les énoncés de ces épreuves mais aussi dans les manuels scientifiques. Les enseignants les plus chevronnés et les inspecteurs sont tous formés (à la base) en français. Ils ont été arabisés sur le tas, d'où leur maîtrise approximative de la traduction des concepts du français vers l'arabe. En effet, ils pensent et conçoivent d'abord en français avant de traduire en arabe les épreuves d'examen ou les manuels scolaires. Ces erreurs - confusion de concepts, non-maîtrise linguistique - ont été superbement mises en évidence par feu Mohamed Benaïssa, professeur de physique. Son étude réalisée en 1996 a débusqué de grosses erreurs dans les épreuves de physique du bac et dans le manuel de la même discipline utilisé par les élèves de terminale. C'est dire la profondeur du mal.