Belaïd Lacarne, président de la Commission fédérale des arbitres (CFA) a été déchargé de l'une de ses plus importantes prérogatives, à savoir la désignation des arbitres. Le bureau fédéral a décidé de mettre sur pied une commission de désignation composée de représentants des Ligues 1 et 2, amateurs (DNA) et interrégions (LIRF). Ainsi, depuis hier, Belaïd Lacarne n'est plus le responsable de ce segment de l'arbitrage. C'est un désaveu pour le patron de l'arbitrage et membre du bureau fédéral. Des voix de plus en plus nombreuses dénoncent quotidiennement ce qui se passe chaque week-end sans que le bureau fédéral tienne compte de ce qui se dit sur l'arbitrage. Pire, il a tout cautionné. Hier, il a brusquement changé de cap et pris la décision d'écarter Belaïd Lacarne des désignations. Selon une source proche de la CFA, «le bureau fédéral a poignardé Lacarne dans le dos. Il a opéré un virage à 180 degrés». Belaïd Lacarne n'a pas apprécié ce retournement de situation que rien ne laissait prévoir à la lumière du «soutien indéfectible» dont il jouissait de la part de ses collègues de l'organe de contrôle et de gestion de la Fédération. Lorsque ce sujet, qui fâche, a été abordé, le ton est vite monté entre les deux hommes. Très ferme, le président de la Fédération a signifié à Belaïd Lacarne que dorénavant il ne s'occupera plus des désignations. Très déçu par la tournure des événements, l'intéressé a manifesté son dépit vis-à-vis de la position du président sur ce chapitre sensible. Dès la fin de la 21e journée, disputée samedi dernier, des informations distillées par des parties proches de la Fédération et de sa périphérie faisaient état d'un changement imminent au niveau de la CFA. Donc, le sort de Belaïd Lacarne était scellé depuis la fin de la semaine écoulée. Normalement, Belaïd Lacarne devrait faire ses cartons et ses adieux au bureau fédéral. Ce scénario imaginé et exécuté par le bureau fédéral est loin d'être la meilleure solution dans la mesure où il ressemble plus à une aventure qu'à une rupture dans la conduite des affaires de l'arbitrage. C'est pratiquement la politique de la fuite en avant. L'arbitrage avait besoin d'une véritable stratégie pour aller sereinement de l'avant et améliorer la déplorable image qu'il renvoie depuis des années. Le bureau fédéral a opté pour la solution de facilité en faisant sauter un fusible au lieu de se pencher plus sérieusement sur les causes qui ont conduit l'arbitrage dans l'impasse. En prenant la décision d'écarter le président de la CFA de la très sensible question des désignations, le bureau fédéral s'est-il dédouané de sa responsabilité dans le fiasco de l'arbitrage ?