Sur la photo qu'il a publiée sur sa page facebook, le candidat Rachid Nekkaz a l'air aux anges. Il est assis dans un des salons du Conseil constitutionnel. Toute la soirée de mardi, il avait posté des messages sur sa page en direction de ses soutiens. Le dernier en date a été posté à 22h40, dans lequel il affirmait : «J'attends mon tour dans la salle d'attente... Deux autres candidats n'ont pas encore fini avec le président du Conseil. Patience.» Puis une heure plus tard… Patatras ! Le candidat déclare que le véhicule qui transportait ses parrainages et dans lequel se trouvait son frère avait disparu. Face à cette situation, l'institution lui accorde une heure supplémentaire. Sans résultat. Rachid Nekkaz ne déposera pas ses parrainages et ne sera pas candidat à la présidentielle. Injoignable toute la journée d'hier, Rachid Nekkaz n'avait toujours pas réagi à sa mésaventure sur sa page facebook. Seul le frère disparu réagissait ce matin, sur une chaîne de télévision, pour affirmer qu'il aurait été kidnappé dans les environs de Boumerdès au moment où il s'apprêtait à rejoindre le Conseil constitutionnel. Si cette histoire peut faire sourire, elle interpelle sur la personnalité du candidat et sur la véracité de son récit. Tout d'abord le candidat Nekkaz avait une façon bien particulière de faire campagne. Il s'était contenté de mettre en ligne le formulaire de candidature et a invité les internautes à le remplir. Dans son programme, il avait successivement promis la suppression du service militaire, une allocation de 10 000 DA pour les femmes et la création du poste de président d'honneur pour le chef de l'Etat sortant. De plus l'homme à la crinière soigneusement entretenue a un passif qui ne plaide pas en sa faveur. Rachid Nekkaz avait déjà tenté de se présenter à la présidentielle en France, où il a été mis en examen pour corruption après avoir acheté un parrainage d'élu. Par ailleurs, il avait investi sa fortune dans l'immobilier et était soupçonné d'être un marchand de sommeil. Il a été visé par une plainte pour «infraction au code de l'urbanisme, mise en danger de la vie d'autrui et blessures involontaires» après l'incendie dans l'un des appartements d'un pavillon divisée en quinze logis dont certains sont situés au sous-sol qu'il possède dans le quartier résidentiel de la ville. Il a été condamné à rembourser l'intégralité des loyers perçus et les dépôts de garantie de deux locataires qui se sont portés partie civile et s'acquitter de dommages et intérêts, pour un total d'environ 15 000 euros.