Pour le FFS, l'option du boycott, même si elle est respectable, ne constitue pas à elle seule une alternative. Le Front des forces socialistes refuse de s'inscrire dans l'élection présidentielle du 17 avril 2014. Dans une résolution sanctionnant la réunion de son conseil national en session extraordinaire, le FFS juge que «le consensus national et la démocratie ne seront pas au rendez-vous au lendemain de la présidentielle». «Ce scrutin n'est décisif que pour le système», estime le plus vieux parti de l'opposition et pour qui y participer est «inconcevable». «Dans ces conditions, pour le FFS participer est inconcevable. L'option du boycott, même si elle est respectable, ne constitue pas à elle seule une alternative. Dans l'ordre historique et dans l'ordre stratégique, dans l'étape actuelle, la reconstruction d'un consensus national, autour d'un programme et d'un calendrier de transition, est notre objectif majeur», indique ladite résolution qui peut se rapprocher de la déclaration de l'homme politique, Mouloud Hamrouche, pour qui la participation ou le boycott n'ont pas de sens dans l'état actuel des choses. Le FFS, qui déjà depuis son dernier congrès n'a eu de cesse d'appeler à la refondation d'un consensus national, compte aujourd'hui sur la base de cette résolution, établir un programme et un calendrier fixés en dehors de ce rendez-vous électoral, pour appeler les forces vives de la société à aller vers la construction d'un projet commun de sortie de crise. «Nous avons la conviction inébranlable que nous ne le reconstruirons pas seuls ; la porte demeure ouverte à tous ceux qui y viendront, par-delà leur position du moment. Nous avons la conviction inébranlable que ce consensus est inéluctable», affirme le FFS. Le plus vieux parti de l'opposition est formel : «Le 18 avril prochain ne sera pas un moment de cohésion ; malheureusement, le fossé entre les institutions et les citoyens ne fera que se creuser davantage et l'Etat se délite chaque jour un peu plus.» Appel à un consensus national Le FFS, qui dit être en totale cohérence avec sa ligne directrice depuis sa création, regrette «le maintien d'un système où les décideurs, dans les différentes sphères de décision, continuent de tout se permettre après que les grandes puissances mues par leurs seuls intérêts stratégiques et économiques lui aient déjà tout permis. Nous sommes toujours dans une République des décideurs où les élections ne sont qu'une formalité pour imposer leurs options». L'après-17 avril ne sera pas porteur de solutions aux périls et aux défis qui se posent à l'Algérie, estime le FFS en notant que «le prochain scrutin ne permettra certainement pas de conjurer les risques de vide politique, d'instabilité institutionnelle, de radicalisations possibles et n'effacera pas les pressions économiques, diplomatiques, voire sécuritaires qui s'accentuent sur notre pays. Comme ne sera pas effacé le risque de scénarios catastrophiques comme vécus par nombre de pays dans notre aire régionale». Jugeant le peuple plus intelligent que ses dirigeants, le FFS estime que c'est en son sein et avec lui qu'il veut «contribuer à construire le devenir et l'avenir du pays». Car, dit-il, en refusant l'aventure même au risque de paraître parfois ménager le système, le peuple ne renonce pas à l'espoir de voir le pays se relever, le génie algérien s'exprimer et à l'espoir de trouver les chemins du consensus pour une issue à la crise. Ceci d'affirmer que «le FFS ne compte toujours pas sauver le système au nom du patriotisme, mais il n'oublie toujours pas le patriotisme au nom de la démocratie». Le parti de l'opposition prendra le temps de réunir les conditions du consensus, en répondant à la problématique suivante : «Comment sauver le pays, consolider l'Etat, enraciner les libertés et défendre les pluralismes sans sauver le système ?» «La préservation des intérêts de notre pays, nous impose la nécessité de prendre le temps qu'il faut pour réunir les conditions de ce consensus. Comme nous devons garder à l'esprit les nécessités économiques et géostratégiques du pays qui nous contraignent à éviter l'effondrement de l'Etat et le vide politique», souligne la résolution du FFS en insistant sur le choix de la voie du changement pacifique et le refus des radicalisations violentes.