Le Front des forces socialistes a finalement tranché, hier, concernant sa participation à la présidentielle d'avril prochain, à l'issue d'une session extraordinaire du conseil national du parti. Le parti ne participera pas à l'élection présidentielle mais ne boycottera pas non plus le rendez-vous électoral. Son secrétaire général, Ahmed Bettatache, a annoncé, dans une déclaration à la presse, que le FFS considère que « l'option du boycott, même si elle est respectable, ne constitue pas à elle seule, une alternative ». Quant à la participation, elle est « inconcevable », estime le SG. Le FFS est longuement revenu sur les raisons de ce choix, soulignant que toutes ses actions s'inscrivent dans une logique de changement pacifique. « Ce scrutin n'est décisif que pour le système. Il ne permettra pas de conjurer les risques du vide politique, d'instabilité institutionnelle » et que « le FFS ne compte toujours pas sauver le système au nom du patriotisme, mais il n'oublie toujours pas le patriotisme au nom de la démocratie », a soutenu le responsable. En ce sens, il admet que le consensus national et la démocratie « ne seront pas au rendez-vous au lendemain de l'élection présidentielle ». A l'occasion, le parti évoque le risque de scénarios catastrophiques comme vécus en Egypte, en Libye ou au Soudan. « Les pressions sécuritaires s'accentuent sur notre pays », avertit le parti qui appelle à prendre en considération les nécessités économiques et géostratégiques afin d'éviter l'effondrement de l'Etat et le vide politique. Concernant le consensus national auquel a appelé le parti, il affirme que la reconstruction d'un consensus national autour d'un programme et d'un calendrier de transition « est notre objectif majeur » afin d'aller « vers une transition démocratique et pacifique ». M. Bettatache explique que la préservation des intérêts du pays « impose la nécessité de prendre le temps qu'il faut pour réunir les conditions de ce consensus », insistant sur le fait que son parti a la conviction inébranlable qu'il ne peut pas reconstruire ce processus seul. Et d'ajouter : « La porte demeure ouverte à tous ceux qui y viendront. Nous avons la conviction que ce consensus est inéluctable. » Enfin, le FFS appelle indirectement à la mobilisation du peuple algérien « le génie et l'intelligent », qui ne va pas renoncer, selon lui, à l'espoir de trouver ce consensus pour une issue à la crise. « C'est avec lui que notre parti veut contribuer à construire le devenir et l'avenir du pays », a-t-il conclu.