La récente visite du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Mohamed Nadir Hamimid, à travers les différents chantiers AADL de l'Algérois, n'a pas été du goût des souscripteurs du site AADL de Draria et celui d'El Achour bis, deux chantiers englobant 1 499 logements et qui ont connu d'énormes difficultés dans les travaux de réalisation. Leurs représentants, en l'occurrence Bouslimane Djamel et Taouche Rédouane, estiment que les souscripteurs ont été de tout temps lésés et délaissés par les pouvoirs publics. « Pourquoi le ministre n'a pas jugé utile de visiter notre site ? », s'interrogent, dépités, nos interlocuteurs qui ajoutent qu'une virée du premier responsable du secteur sur ce site « à problèmes » aurait amplement contribué à redonner de l'espoir à des centaines de familles en détresse et à donner un vrai coup d'accélérateur à ce projet. « Il y a des couples qui sont en instance de divorce à cause de ce site, alors que d'autres peinent à joindre les deux bouts avec des frais de location élevés », attestent nos vis-à-vis. Nos interlocuteurs avancent que les trois réunions tenues avec le chargé de la sécurité de l'AADL, en qualité d'interlocuteur désigné par la direction générale, n'ont rien apporté de nouveau. « Nous sommes au courant que deux sociétés, une chinoise et l'autre libanaise, ont été choisies pour achever les travaux. Nous voulons du concret, des grues qui tournent et des ouvriers qui bossent jour et nuit », révèlent nos interlocuteurs. Ces derniers se disent, toutefois, choqués par les délais de réalisation fixés entre 18 et 24 mois. « Le ministre doit intervenir en personne afin de limiter les délais à 12 mois. Nous avons tant souffert et nous n'allons pas patienter encore deux ans pour pouvoir profiter de nos logements », affirment nos interlocuteurs. Au démarrage, apportent des souscripteurs, « les travaux allaient bon train et les bâtiments prenaient forme rapidement. Puis, pour on ne sait quelles raisons, les travaux ont commencé à patiner jusqu'à s'arrêter complètement ». C'est la raison, d'ailleurs, qui a poussé les bénéficiaires à harceler les responsables de l'AADL et à hanter les couloirs des journaux. « La décision de résilier le marché avec COCPC a accentué les craintes que ces logements ne soient jamais achevés, alors qu'on nous a promis une remise des clefs dans un délai de 20 mois », déclarent-ils. Lors de notre déplacement sur ce site, nous avons remarqué qu'à l'exception de quelques bâtiments qui ont pris forme à moitié, le reste n'a pas encore émergé de ses fondations. Des ouvriers chinois s'affairaient à installer leur base de vie. Une poignée d'ouvriers, algériens ceux-là, dépêchés pour dégager la ferraille et les matériaux de construction, « activent » avec une cadence de travail lente. Quant à l'entreprise libanaise, pas la moindre trace d'une quelconque trace d'un ressortissant du pays de Cèdre. Contactée pour de plus amples informations, la responsable de la cellule de communication, Mme Bourenana, s'est voulue rassurante : « Nous tenons à assurer les souscripteurs que le démarrage des deux chantiers est aujourd'hui effectif. Les deux entreprises en charge des projets ont été désignés. Il faut leur laisser le temps pour s'installer et relancer les travaux. » Et d'ajouter qu'il est « difficile » de trouver un preneur pour des chantiers déjà entamés. Elle ajoute que les taux d'avancement sont de 20 et 15% pour le site de Draria I et II (1681 logements) et de 5% pour celui d'El Achour bis (818 logements).