Des centaines d'habitants de la commune de Feidja, 50 kilomètres au sud de Tiaret ont fermé, hier, le siège de la mairie, obligeant le personnel et même Khelif Ahmed, président d'APC d'obédience «El Karama», à rebrousser chemin. A la dégradation de certains tronçons de routes à l'exemple des liaisons Sidi M'hamed Benyagoub-Feidja-Botmat El Bay jusqu'à Sidi Touati, les protestataires ont évoqué un problème d'alimentation en eau potable, l'emploi et, d'une manière globale, le développement rural et disent «ne pas céder un pouce de leur revendication jusqu'à ce que le maire soit remplacé». Un vœu difficile à satisfaire d'un point de vue légal. La situation de blocage est en fait le fruit d'un compromis précaire depuis l'installation dans des conditions difficiles de cette assemblée qui devait être dirigée par les élus du FLN. La sortie, hier, des habitants de cette riche commune dont les caisses sont renflouées par les taxes dues au titre du passage de plusieurs gazoducs, était attendue selon certaines sources locales. Ces dernières expliquent le courroux de leurs concitoyens par l'accumulation des problèmes et la mauvaise manière de régler les problèmes. Les protestataires, qui avaient au lendemain de l'installation du P/APC dressé une tente pour «refuser le fait accompli», subissent d'autres problèmes sociaux qui ont fait déborder le vase. Joint hier par téléphone, un élu nous a fait part de son étonnement de voir «cohabiter une assemblée hétéroclite» et où «la présidence reste détenue par un élu d'une formation n'ayant récolté qu'un siège», alors que «le FLN avec 6 sièges ne préside pas aux destinées de l'APC». Une aberration induite par le code communal et les textes promulgués par le ministère de l'Intérieur qui a valu la saisine d'instances judiciaires mais sans que la situation de blocage soit possible. Le chef de daïra de Sougueur, saisi lui aussi, parle de «problèmes internes à l'assemblée qui ont trouvé leur prolongement à l'extérieur» mais «non sans manipulations». Ce blocage durera-t-il jusqu'à quand ?