Le sol instable de la localité a été aggravé par les travaux de déviation du chef-lieu de daïra. Un glissement de terrain s'est produit dans la nuit de samedi à dimanche derniers au lieudit «Iherqan», au village Taddart d'Azazga, à 37 km au nord-est de Tizi Ouzou, provoquant l'évacuation de neuf familles dont les habitations ont été sérieusement endommagées. Certaines familles ont été recueillies par de proches parents un peu partout dans la ville d'Azazga ou dans les villages environnants, y compris à Tala Tegana (commune de Fréha), nous ont indiqué des membres de familles sinistrées. Certaines d'entre ces dernières, qui vivent de leur élevage, ont été contraintes à évacuer même leur bétail. Le glissement du terrain en plusieurs lieux en cette zone est dû, selon les habitants du village Taddart, au vaste chantier de déviation de la ville d'Azazga, entamé il y a plusieurs années à partir de Fréha, et qui a atteint actuellement cette zone abrupte, à l'ouest de ce chef-lieu de daïra. Ceci en plus des pluies ininterrompues de la semaine dernière. Avec la réalisation de plusieurs ouvrages d'art (ponts et viaducs) en voie de finition pour certains et en construction pour d'autres, pas moins de 300 pieux sont nécessaires. Le chantier, indiquent les riverains, «a entamé tout récemment ses forages, trois par jour, afin de recevoir lesdits pieux», clament des sinistrés en relevant que «la logique voudrait que le lancement de ces pieux aurait dû avoir lieu tout au long de l'été, pas en cette période propice aux glissements avec les pluies saisonnières intervenant à tout moment». De vastes bâches en plastique avaient certes été placées par le chantier afin de retenir le sol, mais le volumineux banc de terre qui se glisse progressivement n'a pu être retenu. Sans des murailles de soutènement ou un gabionnage important, rien ne pourra retenir autant de terre de ce site pentu. Devant autant de dégâts causés à leurs habitations, dont des villas, les villageois de Taddart, ainsi que ceux du village mitoyen Tacherouft Athmane, et de la ville d'Azazga, se sont rendus hier dans la matinée vers les sièges de la mairie et de la daïra où ils ont observé des sit-in de protestation. Les représentants des familles sinistrées étaient encore, dimanche après midi, au siège de la daïra où ils sont reçus en compagnie du maire et des élus locaux par le premier responsable de l'administration de cette circonscription. Des promesses de recasement leur auraient été avancées, selon des élus. Actuellement, la plupart de ces familles sont abritées par leurs proches, tandis que d'autres passent des nuits blanches sur place. Des représentants des services du contrôle technique (CTC) de la wilaya se sont déplacés sur les lieux pour s'imprégner de l'ampleur du glissement de terrain, nous ont indiqué des habitants. En février 2012, la tempête qui avait sévi avait provoqué d'importants dégâts par des glissements, notamment au lieudit «Zen», ainsi qu'au chef-lieu de la commune, mais cette zone d'Iherqan, n'avait pas été touchée, ont indiqué des habitants.