Les difficultés auxquelles font face les entreprises et les jeunes diplômés en quête d'emploi sont effroyables. Ces derniers ne déposent pas leurs diplômes au niveau des bureaux de l'ANEM et postulent au tout-venant, des offres d'emploi souvent très inférieures à leurs compétences. Ils se résignent à devenir manœuvres de sonde au niveau des entreprises de forage pétrolier ou pompistes au niveau des stations d'essence de Naftal, car ils savent qu'ils auront plus de chance que les postulants sous-qualifiés. Des pratiques déloyales mais que les entreprises nationales et autres tolèrent voire encouragent allègrement. Avec la crise du chômage et la rareté des autres débouchés d'emploi qui sont de surcroît sous-payées, et en dehors des opérateurs téléphoniques, le secteur des hydrocarbures demeure le marché de l'emploi de plus prisé dans le Sud. Ce qui amène les jeunes universitaires à vouloir à tout prix se placer sur la marché de l'emploi même en se contentant de postes bien inférieurs à leur rang et à leur formation. Ils gardent toujours en tête la perspective de bénéficier de promotion ou de régularisation répondant à leurs compétences. Mais une fois recrutés, ils sont tout de même confrontés à une réalité amère, celle d'endurer les supplices d'un poste pour lequel on ne leur demande pas de fournir un effort. Bien au contraire, c'est souvent des postes d'endurance physique ou de travail plus ou moins simple. Et le plus dramatique dans tout cela, c'est quand ils sont confrontés à leurs pairs, d'autres universitaires ayant été recrutés suivant les qualifications demandées. C'est dur de voir que le destin nous force des fois à prendre des chemins difficiles à assumer. Il arrive même qu'une fois au travail, personne ne se soucie de leur situation, ils sont donc forcés à assumer leur choix, c'est-à-dire qu'ils ne trouvent pas facilement d'écho favorable à leur situation soit parce qu'on a souvent besoin d'eux aux postes auxquels ils ont été recrutés et que leur remplacement est difficile, soit que la politique de l'entreprise qui les emploie n'inclut pas l'évolution de carrière. Il peuvent aussi être confrontés au problème de recrutement auquel font face en ce moment toutes les parties intéressées de la région. L'impasse. En effet, c'est souvent l'impasse pour ces jeunes diplômés à la recherche désespérée d'un emploi. Certaines entreprises qui y ont trouvé une solution radicale, exigent de l'Anem de faire signer au postulant une décharge dans laquelle ils sous-signent qu'ils ne possèdent aucun autre diplôme que celui fourni dans le dossier de candidature. Drôle de situation amenant les deux parties à de drôles de solutions. La vérité est que le problème demeure contraignant pour les deux parties malgré les issues temporaires.