Les parents d'enfants handicapés ont organisé hier un rassemblement devant le centre psychopédagogique de Tidjelabine pour protester contre les mauvaises conditions d'apprentissage dans cet établissement spécialisé. Les parents des enfants handicapés scolarisés au centre psychopédagogique de Tidjllabine sont montés au créneau hier pour dénoncer les mauvaises conditions d'apprentissage de leur progéniture. Les protestataires ont observé un sit-in devant le centre en question pour dénoncer l'absence de transport, la surcharge des classes ainsi que le mauvais traitement de leurs enfants par certains fonctionnaires en charge de leur encadrement. «Les trois bus dont dispose le centre sont tous en panne depuis plusieurs mois. Pour le moment, ce sont nous qui transportons nos enfants avec nos propres moyens», dénoncent-ils. Selon nos sources, le centre en question connait un grand manque en matière de places pédagogiques. Sa capacité d'accueil est de 80 places, mais il reçoit plus d'une centaine d'élèves souffrant de divers handicaps et habitant différentes localités de la wilaya. On a appris également que des centaines d'enfants handicapés de la wilaya ne sont pas scolarisés faute d'établissements et l'éloignement des centres psychopédagogiques. La wilaya dispose de trois centres, dont deux, à savoir ceux de Khemis El Khechna et Sghirate ont été inaugurés en décembre dernier. La capacité d'accueil du premier est de 120 places alors que celle du second est de 80 places. Mais cela reste largement insuffisant vu le nombre important d'enfants handicapés recensés dans la wilaya et dont l'âge ne dépasse pas 12 ans. Le problème du manque de places pédagogiques est aggravé par la non-ouverture de classes pour cette catégorie au niveau des établissements scolaires comme prévu par la convention signée le 10 décembre 1998 entre le ministère de la Solidarité et le ministère de l'Education nationale. En 2010, l'on a fait état de près de 1000 enfants handicapés, soit un taux 82%, qui n'ont jamais connu l'école à Boumerdès. Le rapport établi à l'époque par les associations précise que 22% parmi eux ne savent ni lire ni écrire à cause de l'absence d'établissements scolaires spécialisés. 65% ne reçoivent aucune aide de l'Etat, soulignant que l'aide de 4000 DA n'est accordée qu'à ceux ayant atteint l'âge de 18 ans. Il est à rappeler que le centre psychopédagogique prévu depuis 2007 dans la commune des Issers n'est toujours pas achevé. Les travaux de réalisation ont connu d'énormes retards, au grand dam des parents des enfants handicapés de la région.