Le centre psychopédagogique (CMP) de Sétif est un établissement moderne conçu pour l'accueil des enfants infirmes moteurs d'origine cérébrale. Une structure spécialisée relevant de la direction de l'action sociale (DAS) qui accueille des cas présentant des handicaps mentaux, ceux atteint du syndrome de Down (mongoliens), et ceux issus de l'échec scolaire orientés vers la formation professionnelle ainsi que les autistes. C'est une population âgée de 3 à 18 ans encadrée par près d'une cinquantaine de cadres pédagogiques dont des éducateurs spécialisés, des éducateurs, des aides éducateurs, des assistants sociaux et des médecins. «L'encadrement technique spécialisé, composé essentiellement de psychologues, d'orthophonistes et de pédagogues, intervient grâce aux orientations de l'assistante sociale», explique une psychologue. Là, l'on n'est pas tenu de se conformer à la norme puisque le centre spécialisé dépasse largement ses capacités d'accueil, fixées à 120 enfants inadaptés. A ce sujet, l'on apprend qu'en sus des sujets présentant des signes de handicaps mentaux inscrits sur les listes d'attente, bon nombre d'enfants scolarisés présentant des troubles psychologiques et orthophoniques à la source de l'échec scolaire précoce sont reçus par l'établissement grâce à la volonté des parents mais aussi à la disponibilité des responsables du centre. En fait, il apparaît que c'est le manque de coordination entre la direction de l'éducation et la DAS qui est mis au devant de la scène, ce qui traduit inéluctablement la démission de l'institution éducative dans le domaine de la lutte contre l'échec scolaire à un âge précoce, relèvent les parents. Selon une orthophoniste, la prise en charge effective de ces sujets nécessite un cycle étalé sur toute l'année scolaire. Un objectif fixé d'ailleurs par la direction du CMP pour l'année 2011-2012 par l'ouverture d'une classe destinée aux élèves des classes primaires devant prendre en charge les besoins de cette population qui active en marge du programme scolaire. L'intérieur du CMP présente une organisation parfaite faite de classes de cours et d'ateliers de formation. Pour les plus petits, le programme est orienté vers «la prise en charge psychologique, la psychomotricité et le côté sensoriel de l'enfant». Les enfants prennent le temps de s'amuser en compagnie des éducateurs, de manger et de faire la sieste, nous expliquent les éducateurs. Car il s'agit d'une catégorie qui n'est pas prête pas à une charge d'effort identique à celle de l'école, est-il ajouté. Pour la tranche d'âge 6-7 ans, les élèves sont inscrits dans les ateliers d'informatique, de musique, alors que celui de poissonnerie, il est inscrit en projet. «Approcher les poissons, les observer et les nourrir constitue des moments intenses mais aussi une thérapie privilégiée», explique la surveillante générale. Les autres ateliers qui accueillent la tranche des plus âgés sont conventionnés avec la formation professionnelle, ils sont spécialisés dans la broderie, les gâteaux traditionnels, la coiffure pour homme, le jardinage, la poterie et le jardinage. Dans ce domaine, le directeur du CMP signale au passage que le problème matériel ne se pose guère dans le domaine de l'apprentissage et de la formation, qui est sanctionnée par une attestation de réussite et où les jeunes sont aptes à être recrutés, nous explique le directeur, qui cite notamment le cas des jardiniers et des coiffeurs. Enfin, si l'unique centre spécialisé de wilaya parvient à assumer sa mission dans le domaine de la prise en charge de la population des jeunes inadaptés, il reste que ce sont les enfants scolarisés présentant des troubles orthophoniques qui demeurent les plus exposés au phénomène de l'échec scolaire précoce, en l'absence de l'institution éducative.