Les instituts régionaux de formation musicale débattent à Batna du futur professionnel des élèves qu'ils forment. Batna De notre envoyé spécial Les musiciens et artistes de Batna veulent monter un orchestre symphonique régional à l'est du pays. «Nous avons plus de soixante musiciens à Batna. Des musiciens de qualité. Nous souhaitons avoir un orchestre régional qui aura son propre programme d'activité. L'orchestre symphonique d'Alger a une seule annexe, à Oran. Il n'existe pas d'annexe à l'est du pays», a soutenu Chaïb Setti Belkacem, directeur de l'Institut régional de formation musicale (IRFM) de Batna. Il est satisfait de la participation de l'ensemble des instituts régionaux de formation musicale du pays aux 2es Journées nationales de musique classique de Batna. Il s'agit de Bouira, Laghouat, Alger, Oran, Batna et des annexes de Biskra, Constantine et Annaba (qui dépendent de Batna). «Par rapport à la précédente édition, le nombre des participants a augmenté. Nous avons cette année 150 étudiants et une soixantaine de professeurs. Il faut ajouter les élèves des annexes et de notre propre institut. En tout, 300 participants sont présents à ces journées de Batna. Nous avons entamé les master class de violon, de trompette et de clarinette à l'institut, ils sont assurés par des professeurs venus d'autres instituts. C'est un échange de méthodes», a-t-il précisé. Il a salué la participation à ces journées de l'association Chelia de Batna et de l'orchestre philharmonique aurésien. L'Institut national supérieur d'Alger (INSM) est également présent. Dimanche soir, au Théâtre régional de Batna, l'orchestre de l'INSM, formé d'élèves, a présenté un programme varié. L'orchestre a interprété des extraits de symphonies et de concertos de Jean Baptiste Lully, Antonio Vivaldi, Johan Strauss, Franz Schubert et Georg Friedrich Haendel. La jeune Asma Maouche, étudiante en classe de chant de Abdelhamid Belferouni à l'INSM, a interprété un intermezzo d'un opéra de l'Italien Pietro Mascagani. «Cela fait trois ans que j'interprète le chant classique académique. Ce qui est difficile dans ce genre de chant, c'est la concentration, le classement de la note et le placement de la voix. Il est important de bien exprimer les mots et les notes. Vous savez bien que le chant d'opéra est différent de la chanson de variétés. La maîtrise de la respiration est déterminante. Sans cela, on ne peut pas chanter. J'ai également appris l'italien pour mieux maîtriser les œuvres et les chansons», a déclaré la soprano Asma Maouche. Elle a interprété avec Billel Sahraoui, un ténor, Caro mio Ben, une aria italienne qui aurait été composée par Giuseppe Giordani (sur la question, les historiens de la musique sont partagés). L'INSM a terminé la soirée avec le célèbre Hymne à la joie de Ludwig Van Beethovan. L'orchestre de l'INSM a été précédé par celui de l'Institut de Bouira qui a «célébré» Haydn et Mozart. Aujourd'hui, une table ronde sur les débouchés d'emploi aux diplômés des instituts régionaux de musique sera organisée à l'IRFM de Batna. «Nous avons invité les représentants de plusieurs secteurs, comme l'éducation, la jeunesse, l'enseignement supérieur, le théâtre. Des associations ont été également conviées au débat. Nous formons des musiciens et nous voulons nous interroger sur ce qu'ils feront après. Nous allons discuter de la question de la formation à la carte aussi. Vont-ils aller dans d'autres orchestres ou ailleurs ? En fait, tous les secteurs ont besoin de nous. Or, nous n'avons pas de liens ou des accords. Nous allons essayer de récolter des propositions que nous enverrons au ministère de la Culture», a soutenu Chaïb Setti Belkacem. Il a regretté le non-recrutement par l'Education nationale des diplômés de l'IRFM. «Seuls les diplômés de l'Ecole normale supérieure sont admis. Il faut régler la question de l'adéquation des diplômes. Nous souhaitons que nos diplômés soient pris en tant qu'enseignants de musique dans les établissements scolaires. Nos instituts acceptent les PES et les PEF pour l'enseignement. La réciprocité est possible, surtout que le secteur de l'éducation manque d'enseignants de musique», a-t-il plaidé. Chaïb Setti Belkacem a souhaité l'institutionnalisation des Journées nationales de musique classique de Batna par le ministère de la Culture. «Pourquoi pas ! Le public existe. Nous sommes organisateurs, mais je dois dire que la direction de la culture de Batna nous a beaucoup aidés sur le plan financier. La wilaya nous a également soutenus. Certains sponsors, comme l'établissement Guerfi, nous ont apporté leur aide aussi. Malgré cela, nos moyens restent limités», a-t-il souligné. La soirée de clôture des journées est prévue pour demain, mercredi, à la Maison de la culture de Batna avec un programme varié interprété par un orchestre composé des élèves de plusieurs instituts. Il sera mené par Rachid Saouli et Meliani El Hanafi.