On ne le dira jamais assez. Les chantiers titanesques initiés en 2006 pour la modernisation de Constantine, interrompus et ensuite repris dans le cadre de la manifestation Constantine capitale de la culture arabe 2015, manquent d'un chef d'orchestre et d'une partition. Huit ans après, les résultats ne sont guère satisfaisants et l'avenir risque d'être aussi décevant concernant les projets de la manifestation de 2015. La cacophonie d'hier a engendré les aberrations du tramway et de la trémie de Daksi, les retards du Bardo et de la gare multimodale, la déforestation au profit du Transrhumel, l'oubli de la prison du Coudiat et aussi l'abandon d'un nombre de projets, parfois faute de compétence, à l'instar du complexe sportif. Mais aujourd'hui, au moment où tout Constantinois normalement constitué, concentre ses espoirs sur l'impact positif que devrait avoir l'événement, l'enthousiasme prend un sérieux coup de froid à cause des impairs rapportés quotidiennement. Le cafouillage qui a marqué la conduite du projet de construction du pôle culturel de Zouaghi nous offre un avant-goût amer. La précipitation est le principal trait de caractère du management actuel des projets prévus pour 2015. Sous prétexte de faire vite, tous les marchés publics ont été accordés de gré à gré. Ça promet ! Surtout pour la race des vautours, mais ça c'est un autre sujet. Le choix des bureaux d'études et des entreprises se fait par conséquent, sur des bases non transparentes. Nous risquons d'avoir des bâtiments inesthétiques et non fonctionnels, à l'image de la ville universitaire et du siège de la wilaya, à Daksi. Incompréhensible aussi est l'absence de continuité dans les décisions. A ce titre, l'annulation des opérations de démolition des quartiers Bidi Louiza et Bentellis, prévue depuis 8 ans dans le cadre de la requalification du tissu urbain et dotée d'un budget, laisse aussi pantois. Quelle malédiction a frappé cette ville pour que les mêmes erreurs se répètent ? A l'incompétence crasse des élus locaux et d'un bon nombre de directeurs de l'exécutif, s'ajoutent le déficit de coordination et surtout l'absence d'une vision globale qui déterminent une feuille de route pour l'ensemble des intervenants. Quel gâchis !