«Je vous donne rendez-vous mercredi en fin d'après-midi, ici même, dans cette salle pour dire à Constantine mabrouk dans le cas où l'on parviendrait à s'entendre sur la méthode de sa modernisation, à l'issue des travaux d'ateliers du Workshop. Je tiens énormément à ce projet», a lancé hier matin le wali à la fin de son discours aux personnes venues assister à la séance inaugurale de cette manifestation internationale regroupant pas moins de 9 Etats, dont le Maroc, la Tunisie, la France… venus avec leurs bureaux d'études étaler leur expérience en matière de modernisation des villes. «Cette ambition s'appuie sur des atouts naturels que recèle cette ville oubliée, des projets structurants en cours de réalisation tels le tramway, le viaduc transrhumel, du programme de la réhabilitation de son tissu urbain, tout en prenant en compte le volet économique qui fait de cette cité millénaire un pôle de la métallurgie, de l'agroalimentaire et de la pharmaceutique», soutiendra-t-il, indiquant que l'entame du processus de la métropolisation changera l'image de la ville pour lui enlever l'étiquette de capitale des «bidonvilles». «Ces projets annoncent le début de la phase de développement.» Si la cité du Bardo demeure au cœur de la modernisation, le wali a annoncé, voire amorcé l'éradication d'autres sites jugés inappropriés avec le processus de la restructuration. «La gare ferroviaire, la cité Bentelis, les chalets des Pins feront également l'objet de délocalisation», a-t-il révélé. «La circonscription compte près de 5 000 logements en construction. Autrement dit toutes les familles seront relogées ou indemnisées selon la réglementation en vigueur. A commencer, ces jours-ci par le transfert de 250 familles du lieu dit Djennane Ettinna», rassure-t-il. Pour sa part, la consultante auprès du cabinet de la wilaya, Mme Sahraoui, urbaniste-architecte, a décortiqué la ville en faisant un flash-back sur le processus de «la création de logements à Constantine», sur l'anarchie ayant terrassé la cité, avant d'évoquer les attentes des responsables locaux et même présidentiels puisque le chef de l'Etat tient à ce que Oran, Alger et Constantine redorent leur blason de «grande métropole», sur les débouchés de ce workshop qui, selon elle, devra «jalonner le terrain de la modernisation. Une démarche qui définira la gestion du projet ainsi que ses phases de réalisation : formes architecturales et éventuels blocages». Il s'agit notamment d'unifier la ville et de la réconcilier avec l'oued. A cet effet, dira-t-elle, «le site du Bardo offre des potentialités foncières et paysagères considérables. Situé sur le long du Rhumel, dans la continuité de la Médina et en contrebas du Coudiat, il a pour objectif de décongestionner le centre». La question qui se posera d'emblée aux praticiens participant à ce workshop est : «Quel programme pour le Bardo et quelles sont les orientations pour l'élaboration du cahier des charges ?» Avant d'effectuer leur travail de connaissance et de reconnaissance de la ville, les experts étrangers ont pu suivre un court métrage focalisé notamment sur les phases évolutives du Bardo depuis la période d'Ahmed bey, où il a été «érigé» en écurie avant de servir d'assiette à des bidonvilles ces dernières années. L'avion qui survolait Constantine, dans le film, remettra en relief les superbes gorges du Rhumel. En fait, c'était une invitation pour les experts à s'imprégner du site constantinois en pluridimensionnel pour ne pas négliger tous les contours entrant dans le processus de cette modernisation au risque «d'entacher le superbe relief exceptionnel de la ville du Vieux Rocher. Des ateliers de travail ont été installés après la présentation du workshop. Constantine devra patienter trois jours pour prendre connaissance de son futur look.