A l'instar des nombreux sites architecturaux que compte la ville d'Oran, la bibliothèque municipale Bakhti Benaouda (Ex Cathédrale du Sacré Cœur) ne bénéficie toujours pas d'une restauration. Cette institution culturelle compte 1 200 adhérents et 60 000 ouvrages (12 400 titres) et une médiathèque au sous-sol. Selon Rebai Khelifa, directeur de la bibliothèque : « Aucune restauration n'y a été faite depuis 1983 (année où fut signée la passation de consigne entre l'église et la commune d'Oran). C'est une entreprise qui dépasse notre envergure, elle nécessite l'accord et le financement de l'APC. Ce sont des choses qui, malheureusement, me dépassent », nous dira t-il avant d'ajouter : « Nous formulons des demandes répétées au sujet de sa réhabilitation mais, à part la peinture et la pose de carrelage à l'extérieur, rien n'a été fait. Cela nécessite un gros budget. » De sources proches du dossier, l'on apprendra qu'« Il a été décidé, mercredi dernier, que le budget supplémentaire de cette année serait de 60 millions de dinars dont 40 millions serviront à la réhabilitation et 20 millions pour l'équipement. Cette somme sera repartie sur les projets jugés prioritaires ». Pour notre source, « la restauration de la bibliothèque n'est pas envisageable, du moins pour cette année. Le manque de spécialistes dans le domaine et l'ordre de priorité qu'occupe cette dernière, ne le permettent pas ». Elle ajoutera par ailleurs : « Une ville comme Oran a d'abord besoin de salles de cinéma. On compte d'abord commencer par la restauration des deux salles le Maghreb et Es Saada. Pour ce qui est de la bibliothèque, une proposition avait été faite à l'APC et c'est aux élus d'en décider. » Pour rappel, la bibliothèque municipale d'Oran est une bâtisse datant de 1913 dont les fissures, notamment au niveau de la toiture et des murs, constituent une menace permanente pour les habitués des lieux. Les fenêtres en vitrail sont cassées, la mosaïque est abîmée et l'aménagement sied mal à son architecture néo-byzantine.