L'exaspération a atteint son paroxysme dans les rangs des membres des associations de parents d'élèves qui ne savent plus à quel saint se vouer et encore moins où donner de la tête, après avoir, à maintes reprises, interpellé les élus locaux communaux sur la sécurité de leurs chérubins, plus particulièrement devants les 18 établissements scolaires aux heures d'entrée et de sortie des classes. Ces parents d'élèves ne manquent pas de pointer du doigt l'A.P.C., tout en insistant à aller plus loin dans les tout prochains jours pour concrétiser l'une de leurs revendications la plus légitime : des élèves exposés en permanence au danger face à l'inconscience de chauffards qui défient les agents chargés de la sécurité sur la voie publique. Au titre des deux trimestres écoulés de cette année scolaire, il a été enregistré pas moins d'une cinquantaine d'accidents de la circulation en milieu urbain, qui se sont soldés par quatre décès et plus d'une quarantaine de blessés, en majorité des élèves en bas âge, happés par la faucheuse, à la fleur de l'âge, sous le regard médusé de leurs camarades. Nous avons été les témoins directs, la semaine écoulée, d'un drame qui s'est déroulé sous nos yeux devant une école primaire. Les parents d'élèves, appuyés en cela par les chefs des établissements du primaire situés au centre-ville, lassés par l'inertie et l'incompétence du président de leur fédération de wilaya, soulignent que la balle est dans le camp de l'A.P.C. dont les élus, nous confie l'un d'eux, rencontré devant le portail de l'école Najah, les yeux hors de leurs orbites, ne daignent même pas tenir compte de leurs multiples doléances relatives à la pose de ralentisseurs et de triangles de signalisation routière devant chaque établissement scolaire. Des centaines d'écoliers traversent, aux heures d'entrée et de sortie des classes, chaque jour que Dieu fait, des chaussées dangereuses, sans protection aucune, avec la peur au ventre et le risque de passer à tout moment sous l'essieu d'une voiture. Ces mêmes parents dénoncent, avec l'énergie du désespoir, l'absence des hommes en bleu près des écoles, la défectuosité des feux tricolores au niveau des carrefours, le plus souvent inopérants et déréglés, le manque de plaques de signalisation routière, de ralentisseurs et de passages protégés devant les portails des écoles donnant sur des avaloirs profonds et béants et sans couvercles devant tous les établissements scolaires de la ville. Interpellés plus d'une fois, y compris par les représentants des associations des 25 quartiers de la ville, les élus locaux communaux leur tournent le dos et font la sourde oreille même après les deux derniers tragiques accidents de la circulation qui ont coûté la vie à deux élèves dans le courant du dernier trimestre de l'année écoulée. Les deux seuls ralentisseurs qui ont été mis en place, depuis plus d'une année et à travers toute la ville, allez-y savoir pourquoi, ont été posés sur une chaussée qui passe juste devant le domicile du chef de l'exécutif communal du chef-lieu de la wilaya.