L'affaire du caricaturiste Djamel Ghanem n'en finit pas de défrayer la chronique. Alors que le 11 mars dernier le juge a prononcé l'acquittement au profit de l'ex-caricaturiste de la Voix de l'Oranie, ne voilà-t-il pas que, par le biais de leurs avocats, le procureur et la partie civile ont fait appel contre cette décision de justice. «La partie civile ne peut se pourvoir en appel, nous a expliqué maître Abdelrazak Fodil, car son appel est irrecevable auprès de la cour. En revanche, si le procureur fait appel, là, la partie civile peut à son tour faire appel aux côtés du procureur.» De ce fait, le procureur a fait appel le 18 mars dernier et la partie civile (le journal la Voix de l'Oranie) le jour suivant, c'est-à-dire le 19 mars. Pour rappel, Djamel Ghanem, ancien caricaturiste de la Voix de l'Oranie, a été poursuivi par son employeur pour un dessin jamais publié. Avant que le juge auprès du tribunal de première instance de la cité Djamel n'ait prononcé l'acquittement, il risquait 18 mois de prison ferme ainsi qu'une amende de 200 000 DA. La caricature objet du litige portait des insinuations sur la maladie du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika et sur sa volonté de vouloir quand même briguer un 4e mandat. Les chefs d'inculpation retenus à son encontre étaient «outrage au président de la République», «abus de confiance vis-à-vis de son entreprise» et «accès frauduleux à un réseau de données automatisé». «Maintenant que le procureur et la partie civile ont fait appel, nous a déclaré son avocat, Djamel sera jugé en deuxième instance d'ici environ 3 mois.»