La Coupe du monde 2006 de la FIFA ne sourit pas aux sélections africaines présentes en Allemagne. Elles n'ont pas été épargnées par des erreurs d'arbitrage flagrantes. Tour à tour, le Ghana, la Côte d'Ivoire et le Togo ont été privés d'un penalty à un moment important des rencontres face à l'Italie, aux Pays-Bas et à la Suisse. Cette accumulation d'erreurs d'arbitrage au détriment des sélections de notre continent relance le débat sur la neutralité des arbitres qui ont dirigé les rencontres des représentants africains face à des formations européennes. Le président de la FIFA, Joseph S. Blatter, n'a pas été le dernier à stigmatiser cet arbitrage maison qui a pénalisé les sélections africaines. Comme de nombreux observateurs, il s'est déclaré « surpris de la décision de l'arbitre (de la rencontre Pays Bas-Côte d'Ivoire) qui n'a pas sifflé le penalty » qui devait sanctionner la faute du défenseur batave sur l'attaquant ivoirien (Koné), alors que le score était de 0-0. Lundi, c'était au tour du Togo de vivre la même mésaventure lorsque l'arbitre du match Togo-Suisse n'a pas indiqué le point de penalty à la suite du fauchage d'Adebayor, dans la surface de réparation suisse. La commission des arbitres de la FIFA est sérieusement interpellée par la réédition de ces fautes flagrantes non-sanctionnées et qui ont porté un gros préjudice aux sélections africaines. Ces « oublis » sont loin d'être la conséquence d'une mauvaise interprétation de la part des arbitres concernés. Au contraire, cela participe d'une vision abjecte d'un arbitrage à la carte. Il faut reconnaître aussi que, du côté africain, on n'a pas fait grand-chose pour renforcer la crédibilité de ce football. Le feuilleton des Eperviers du Togo et l'épisode du Botswanais Ismael Bhamjee n'ajoutent rien à la gloire du football africain. Les premiers se sont illustrés par les menaces de faire grève pour le non-versement de leurs primes par les dirigeants de la fédération togolaise. Les coéquipiers du capitaine Abolo ont passé leurs journées à réclamer leur dû et ont presque oublié les trois premiers matches du premier tour de la Coupe du monde. Les dirigeants de la Fédération togolaise de football (FTF) portent une lourde responsabilité dans le fiasco de la sélection en Allemagne. Ils savaient que le Mondial leur rapporterait 7 millions de francs suisses (un million versé au titre de la préparation et deux par match joué). La gestion catastrophique de ce volet (sensible) est la raison majeure du ratage togolais. Que dire alors du Botswanais Ismael Bhamjee, ancien membre du comité exécutif de la FIFA et de la CAF, qui a reconnu, par écrit, avoir vendu une douzaine de billets première catégorie, rencontre Angleterre-Trinité-et-Tobago, au prix unitaire de 300 euros au lieu de 100. La FIFA lui a ordonné de quitter l'Allemagne dans les meilleurs délais. Ces histoires ternissent l'image de marque du football africain.