La Coupe du monde de football tient toujours la vedette, mais ce n'est bien sûr pas sur les écrans nationaux que les Algériens laissent éclater leurs passions. Du reste, il serait curieux de connaître le pourcentage de nos téléspectateurs qui se sont résolus à suivre les résumés tardifs proposés par l'Unique. Amusez-vous à faire un petit sondage dans la rue, auprès de vos amis, de votre famille, et vous serez édifiés sur le phénomène de désaffection qui s'est davantage amplifié entre le public et sa télé, provoqué plus par incompétence que par autre chose, par ceux qui n'ont rien vu venir et qui par conséquent se sont fait doubler comme des amateurs à l'occasion d'un événement exceptionnel qui aurait dû en principe rallier tous les suffrages en matière d'audimat. Du côté du boulevard des Martyrs, on a perdu assurément une bonne opportunité pour faire dans... la réconciliation, puisque ce concept est aujourd'hui de mise. L'invitation au spectacle à grande échelle a donc trouvé sa solution (venue d'en haut) avec la mise en circulation des cartes ART ramenées à 2000 DA juste pour la période du Mondial, encore que si on fait les comptes on s'aperçoit que le tarif appliqué pour un mois comparé à celui d'un abonnement d'une année est loin de constituer ce cadeau royal offert généreusement à la masse, sur lequel la presse publique s'est épanchée et que de toute façon les mordus du foot auront payé de leur poche. C'est ce qu'on pourrait appeler un effet d'optique ou d'illusion qui nous montre, une fois de plus, que dans notre pays les dindons de la farce n'ont pas changé de camp. Dans ce camp là, on est toujours réduit à subir les c....ries des autres, de ceux qui ont le pouvoir d'agir sur les évènements et qui souvent n'ont pas les aptitudes nécessaires pour le faire. Ces gens-là ne se sentent pas responsables de leurs échecs qu'ils n'assument jamais. Dans cette histoire de non-retransmission de la Coupe du monde qui a tellement fait mal à l'image de l'Algérie à l'extérieur, on a déployé toute une argumentation aussi farfelue que stupide, on a versé dans une agitation médiatique pas possible dans le seul but de se dédouaner. Mais le poisson aura été trop gros pour être avalé aussi facilement. D'aucuns pensaient alors que ces ratés monumentaux n'allaient pas rester sans suite, que quelque chose allait se passer du côté de l'Unique. Certains journaux ont parlé de changement imminent à la tête de la Télévision nationale, décision qui allait confirmer la position déjà pas très stable d'un DG qu'on disait sur la sellette. La mauvaise gestion du Mondial étant la goutte qui aurait fait déborder le vase, le départ de HHC ne serait donc qu'une question de jours... Mais entre les spéculations et la logique d'un système dont la principale force est de ne jamais prendre des risques inutiles en quelques circonstances que ce soit, il y a d'abord une Télé avec un T majuscule à protéger. Est-ce à dire que tout est rentré dans l'ordre depuis que les Algériens ont eu l'assurance de vivre la fête du foot sans trop de contraintes ? Il faut le croire, mais des gaffes pareilles dans des pays où on a le respect de la responsabilité ne seraient pas restées dans l'indifférence pour ne pas dire l'impunité. Enfin, il y a gaffe et gaffe... et on se demande à ce propos quelle est la nature de celle commise par le dirlo de l'ENRS qui regroupe toutes les radios nationales et régionales pour lui valoir son poste. On attendait un changement par là, et c'est de l'autre côté qu'il arrive. Zouaoui Benamadi a eu moins de « chance » que HHC. Au niveau de sa boîte, on dit qu'il a fait du bon boulot. Mais cela ne suffit pas car des indiscrétions laissent croire que son limogeage serait dû au fait que la radio sous sa direction ne s'implique pas assez dans le processus de la réconciliation nationale. Ce n'est qu'une hypothèse parmi tant d'autres. Le foot a beau être le roi, c'est la politique qui est déterminante. Au point de voir un étrange retour sur le plateau de... télévision, celui de Nourredine Boukrouh qui profite d'un livre qu'il a écrit sur Malek Bennabi, son maître à penser, pour réapparaître. L'ex-président de PRA, qui avait troqué son intellectualisme militant pour une carrière officielle au gouvernement veut visiblement, depuis sa mise à l'écart, réoccuper l'espace, mais comment ? En étant bon joueur ou bon élève ?