Les téléspectateurs algériens ont été privés du direct de la rencontre Rwanda-Algérie comptant pour la première journée des éliminatoires combinées de la Coupe du monde et de la CAN 2010. La chaîne ART, détentrice des droits exclusifs de retransmission pour la zone Maghreb des matches de qualification à la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud et de la CAN 2010 en Angola, a eu les yeux plus gros que le ventre, selon l'expression consacrée. En effet, dans la négociation avec la Télévision algérienne, la chaîne privée de cheikh Salah a exigé la faramineuse somme d'un million et demi de dollars pour accorder le feu vert de la retransmission. Et ce n'est pas tout. ART a voulu imposer à la Télévision algérienne la retransmission de la rencontre uniquement sur la chaîne terrestre. Les responsables de la Télévision algérienne ont estimé, à juste titre, que le prix à payer était trop fort. Les dirigeants de la chaîne ART sont restés intransigeants sur cette question. Connaissant la passion des Algériens pour leur équipe nationale et jouant sur la forte pression qui serait exercée sur les responsables du boulevard des Martyrs, les négociateurs d'ART ont joué leur va- tout en réclamant une forte somme en contrepartie du différé. Un responsable de la Télévision algérienne dira à ce sujet : « Le différé, nous l'avons payé très cher pour ne pas pénaliser les téléspectateurs algériens. » A titre indicatif, la Télévision tunisienne a carrément refusé de payer les droits de retransmission du match Kenya-Tunisie (0-1) tels que proposés par ART (un million huit cent mille dollars). Nos voisins tunisiens n'ont pas eu le plaisir de suivre la première sortie victorieuse des Aigles de Carthage. Les négociateurs d'ART ont usé de tous les moyens pour contraindre la Télévision algérienne à accepter le prix qu'ils ont fixé. Ils ont acheté des placards publicitaires dans des journaux algériens annonçant à grosses manchettes la retransmission du match sur le petit écran algérien. Dans la négociation, les responsables d'ART ont signifié aux Algériens que le prix fixé prenait compte de quelques paramètres (défavorables à l'Algérie) comme par exemple la quote-part de notre pays à l'ASBU, le nombre (élevé) de récepteurs (par rapport à la Tunisie) et bien d'autres fourbis que la chaîne ART exploite à fond la caisse à la faveur du monopole qu'elle détient sur cette partie de la planète.