Contre l'avancée du béton qui défigure l'environnement, un matériau économique, original, amusant, durable et écologique : la terre ! Une architectrure traditionnelle, fiable et antisismique. Le Festival culturel international de promotion des architectures de terre, baptisée «Archi'terre», a été ouvert officiellement, par Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, samedi après-midi à la salle Cosmos de Riadh El Feth, à Alger, en présence de Mme Yasmine Terki (commissaire du festival), de Mohamed Salah Zerouala (directeur de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger), de nombreux experts nationaux et architectes internationaux venus des Etats-Unis, de France, de Cuba, du Portugal, d'Argentine, d'Italie, de Suisse, d'Autriche, du Pérou et des étudiants de l'EPAU. Dans son allocution inaugurant le Festival culturel international de promotion des architectures de terre, Archi'terre, Mme Toumi a félicité les organisateurs de cet événement utile : «C'est une excellente opportunité portant sur la sauvegarde du patrimoine algérien. Celle de perpétuer cette tradition de solidarité et de renaissance des architectures relançant l'emploi des matériaux locaux. Il est important de préserver notre patrimoine, représentant le génie et l'algérianité de notre peuple. Ce matériau local, la terre, original, intelligent, environnemental, économique donc politique contre le béton. Un bon sens millénaire. Il est temps pour tous les secteurs de se fédérer. Apprendre à regarder le Nord sans perdre le Sud. La terre, c'est bâtir l'avenir de notre pays…» Elle a annoncé, pour donner l'exemple, que les futures infrastructures culturelles emploieront des matériaux locaux. Utilisons les matériaux locaux L'objectif premier du festival Archi'terre est la sensibilisation aux architectures de terre des futurs acteurs de la préservation du patrimoine et de la construction. Il s'agit de la promotion du patrimoine architectural algérien bâti en terre. Et, par conséquent, la sensibilisation des futurs acteurs de la préservation à l'importance et au bien-fondé de sa sauvegarde, la promotion des avantages économiques, écologiques et socioculturels des architectures de terre. Et ce, à l'endroit des étudiants et enseignants algériens en architecture et en génie civil, en matière de protection du patrimoine architectural bâti en terre ainsi que dans la relance de la production d'un cadre contemporain bâti en terre. Mme Yasmine Terki a pour sa part affirmé, lors de son intervention : «Je remercie les experts nationaux et internationaux de venir partager leurs connaissances. Ce patrimoine est précieux. Il faut travailler pour le préserver.» Au programme du festival figurent des ateliers pratiques d'initiation aux techniques de construction en terre (voûtes, dômes, arcs, pisé, enduits, blocs de terre comprimée), des expositions d'œuvres d'artistes résidents comme celles de Gisèle Taxil Wardell, un séminaire de formation, notamment le stage sur le thème «Présent et avenir d'une tradition millénaire modérée» par Aïcha Aouada et Kheireddine Guerrouche. Ainsi qu'une journée de visite des ateliers d'initiation aux techniques de construction en terre qui sera dédiée aux collégiens et lycéens le 24 avril. Un espace lecture est installé sous un chapiteau de 25 m2 implanté dans les jardins de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger. La nouveauté, cette année, est l'atelier pour enfants qui y est organisé du 20 au 24 avril pour élargir le champ de sensibilisation aux architectures de terre. «La sensibilisation au patrimoine est un acte citoyen. Notre formation est en grande mutation», a souligné Mohamed-Salah Zerouala, directeur de l'EPAU.