Après tous les dépassements et le grand retard mis dans la livraison des logements et dans l'achèvement de la plupart des projets par l'entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), son directeur régional, Noureddine Smakdji, semble maintenant chercher un bouc émissaire pour lui imputer tous les problèmes et se mettre ainsi hors de cause. C'est l'avis de l'architecte Amine-Redha Benzerroug, qui s'est rapproché de notre rédaction. «J'ai un bureau d'étude et je suis chargé du projet de 328 LSP et de 32 LPP dont le maître de l'ouvrage est l'ENPI de Constantine. Je me retrouve démuni face à un blocage dont le principal auteur est le directeur régional de cette entreprise», nous a-t-il déclaré. Et d'expliquer : «J'étais très surpris quand ce monsieur nous a envoyé injustement deux mises en demeure (dont la dernière n°2 a fait l'objet d'une publication officielle dans les quotidiens En-nasr et El Acil), alors que nous dirigeons encore le chantier et son avancée ; nous dressons les attachements, nous vérifions les situations des ETB et nous établissons les propositions de leur payement. Pis encore, ce directeur, aveuglé par une colère injustifié, nous a adressé deux mises en demeure portant le même numéro 2, mais dont le contenu est différent.» Il martèle encore : «Est-ce régulier ce qu'il est en train de faire? Et ces agissements sont-ils dignes d'un responsable ? Mois je sais qu'il veut tout simplement me faire endosser ce retard.» Notre interlocuteur nous a informé qu'il a envoyé un courrier en réponse à cette mise en demeure, expliquant qu'aucune absence de l'architecte n'a été enregistrée sur le site, et ce, d'autant plus il y a eu les P.-V. de visites de chantier et les rapports mensuels transmis aux fins de règlement de la note d'honoraire portant n°25 et approuvée récemment par le directeur régional. Excédé, l'architecte rappelle encore : «En outre, face à ce retard qu'accuse le chantier, nous n'avons pas cessé de rappeler au directeur régional la nécessité de booster le projet et de lever les obstacles qui l'entravent, mais comme d'habitude c'est resté lettre morte. Aucune initiative rigoureuse n'a été prise de sa part pour le lancement des 32 logements promotionnels, en plus des 36/142/328 qui restent au stade de maquette alors que depuis son arrivée nous n'avons cessé de lui rappeler la nécessité de lever cette contrainte sur laquelle bute encore le projet.» Rappelons, par ailleurs, que ce projet a été entamé il y a huit ans (en 2006) ; les logements devaient être livrés en 2008, selon le délai contractuel fixé par le maître de l'ouvrage. Mais, comme on le constate, le retard est pour le moins impressionnant. Les projets sont toujours en souffrance à cause de la défaillance de certaines entreprises qui enregistrent un taux de réalisation qui ne dépasse pas les 60%. Notre interlocuteur demande l'intervention de responsables en haut lieu afin de débloquer rapidement cette situation infernale. Nos tentatives de joindre le responsable régional de l'ENPI pour avoir son avis sur cette affaire sont demeurées vaines.